Rouen: 25 ans de réclusion requis pour le double assassinat de son ex-conjointe et de son compagnon

La cour d'appel de Rouen (Photo d'illustration). - Charly Triballeau
Une peine de 25 ans de réclusion a été requise vendredi devant les assises de Seine-Maritime à l'encontre d'un trentenaire pour les assassinats de son ex-épouse et de son nouveau compagnon en 2019, qu'il conteste, évoquant des tirs accidentels.
"Non, ce n'est pas arrivé de manière accidentelle, ou par hasard, mais parce qu'il l'a voulu. C'était son souhait. Dans la rancœur et l'amertume des infidélités de sa femme, il considère qu'il est en droit de se venger", a déclaré devant la cour l'avocat général François Pucheus.
L'accusé et la victime en instance de divorce
Dans la nuit du 4 au 5 février 2019, Cédric Patte avait appelé la gendarmerie pour indiquer qu'il venait de tirer sur son ex-conjointe et son compagnon.
Le corps de la jeune femme était découvert à l'extérieur de son domicile à Eu (Seine-Maritime) et celui de son conjoint se trouvait dans l'entrée de l'habitation.
Un fusil de chasse était retrouvé sur place.
L'accusé et la victime, parents d'un enfant âgé de six ans au moment des faits, étaient séparés depuis octobre 2018 et en instance de divorce.
Il a reconnu avoir amené l'arme
"Je reconnais avoir ramené l'arme, mais pas les faits d'assassinat", avait déclaré mardi matin à l'ouverture de son procès ce manipulateur en radiologie, détenteur d'un permis de chasse depuis l'âge de 16 ans.
Le soir des faits, c'est la découverte d'une commande de lingerie par son ex-épouse sur une boutique en ligne qui aurait ravivé sa douleur. Muni d'un fusil, il avait pris la route en direction du domicile du couple dans l'intention d'avoir une discussion avec son ex-femme et de se suicider devant elle.
Sur les lieux, une bousculade aurait éclaté, selon lui, tandis que la jeune infirmière et son nouveau compagnon tentaient de le désarmer et que les coups de feu seraient partis accidentellement au cours de l'altercation.
"Des incohérences, des variantes"
Mais, selon l'avocat général, les propos de l'accusé, qui vivait mal cette rupture, comportent "des incohérences, des variantes" durant l'enquête. "Ce corps à corps, cette rixe décrite par M. Patte avant les coups de feu est impossible selon les experts", a ajouté le magistrat.
"Est-ce que les experts étaient catégoriques? Non", a plaidé l'avocat de la défense Me Fabien Picchiottino, estimant "les apparences trompeuses et mauvaises" pour son client.
En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France. Selon le ministère de la Justice, il y a eu 94 féminicides en 2023, contre 118 en 2022.
Le verdict est attendu dans la soirée.