Péage en flux libre: la galère des sociétés de location de véhicules face à l'accumulation d'amendes

Si l'autoroute payante en flux libre représente une innovation génératrice d'un certain gain de temps pour les automobilistes, l'initiative a aussi ses inconvénients, notamment pour les agences de location de véhicule.
Des oublis fréquents
Et pour cause, lorsque des clients louent une voiture auprès d'une agence et oublient, par mégarde ou non, de s'acquitter du péage, le loueur se retrouve en délicatesse.
Depuis le mardi 10 décembre dernier, l'axe Paris-Normandie A13-A14 est le premier en France à être totalement placé en flux libre. Une initiative permettant de ne plus s'arrêter à une barrière de péage, mais obligeant les usagers de la route à payer l'utilisation de l'axe a posteriori, sur internet.
Au sein de l'agence "LOC'Evasion 14" située à Caen (Calvados), les courriers destinés aux mauvais payeurs s'enchaînent.
"On reçoit cet avis de paiement, avec le courrier explicatif de la Société des autoroutes du Nord et de l'Est de la France (Sanef) avant, et l'avis de paiement qui suit. Après, dans mon logiciel, il faut que je retrouve qui avait ce véhicule à cette date-là", relate Léa Jeannette, responsable au sein de l'agence "LOC'Evasion 14", tout en montrant son écran d'ordinateur.
"Une charge supplémentaire"
Ensuite, une fois le client contrevenant retrouvé, les informations sont transmises à la Sanef pour que la structure puisse renvoyer un avis de paiement à la personne concernée. Une charge de travail qui s'ajoute aux tâches quotidiennes de la responsable d'agence.
"C'est une charge supplémentaire parce qu'il faut compter un quart d'heure à chaque fois", estime Léa Jeannette.
Malgré la prévention, depuis le passage en flux libre mis en place depuis plusieurs semaines, une trentaine d'avis de paiement a dû être traitée par l'entreprise qui craint de devoir sanctionner ses clients.
"On essaye toujours de trouver des solutions pour nos clients… Mais à un moment oui, si les gens ne jouent pas le jeu, on sera obligé de mettre en place des sanctions", déplore sur BFM Normandie Romain Yvert, dirigeant de l'agence de location de véhicules.
Ce dernier précise que ces "sanctions" se traduiraient par la mise en place de frais de dossiers. "On ne pourra pas mettre quelqu'un dessus pour traiter uniquement ces choses-là. Notre activité, c'est la location de véhicules, ce n'est pas le traitement de ces amendes", complète le loueur.
Pour rappel, en cas de non-paiement plus de 72 heures après le passage du véhicule, une pénalité de 90 euros est appliquée à la somme à régler. Un montant amené à augmenter en cas de refus de paiement, avec un plafond fixé à 375 euros.