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Orne

"On en a assez comme ça": la multiplication des poteaux électriques fait grincer des dents dans l'Orne

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Tous les foyers ornais pourront être raccordés à la fibre d'ici la fin de l'année. Une bonne nouvelle qui s'accompagne de nuisances: la multiplication des poteaux électriques dans le paysage normand.

Dans l'Orne, la fibre optique fait mal aux yeux. Les poteaux se multiplient pour raccorder les foyers dans le département et défigurent le paysage. Un chantier qui ne fait pas l'unanimité auprès des Normands, car beaucoup pensaient être débarrassés des lignes aériennes depuis l'enfouissement du réseau électrique.

"Des poteaux, et des poteaux... je pense que l'on en a assez comme ça", réagit André, habitant de Mortagne-au-Perche, auprès de BFM Normandie. Dans la commune de près de 4.000 habitants, les fils électriques aériens sont nombreux au-dessus des rues.

"Le problème, c'est qu'il n'y a pas de concertation", estime André. Alors, de nombreux riverains s'insurgent, à tel point que le titre "guerre des poteaux" est apparu. Ils dénoncent notamment des nuisances esthétiques, mais aussi des problèmes de mobilité.

"Ça gêne", assure une habitante. Impossible pour elle de garer sa voiture en bord de rue à cause de l'installation d'un poteau. "Même pour passer ou décharger nos voitures!"

Aucune concertation au préalable

À 100 kilomètres de là, même combat. La guerre des poteaux s'est mise en place également à Ceaucé, où le maire en personne dénonce la présence importante de tous les poteaux électriques. "Partout, ce sont de nouveaux poteaux", montre Michel Dargent. Ils bordent les routes, en pleine campagne et sur plusieurs mètres.

"Ils ont été placés sans concertation préalable, à des endroits qui sont parfois un peu aberrant", conteste l'édile. "Ici par exemple, on a planté des poteaux sur une haie toute neuve."

Orange, qui gère l'installation de ces poteaux parle de son côté d'un non-débat. Marc Maouche, délégué régional de l'opérateur en Normandie, assure que les plaintes de riverains sont rares.

"Dans la très grande majorité des cas, à 99,9% des cas, on n'a eu aucune réaction particulière sur ces situations. On communique directement avec les maires qui nous sollicitent, chacun a eu l'occasion de contacter nos équipes localement", explique-t-il.

L'enfouissement du réseau fibré n'est en effet pas généralisé en raison de son très important coût: 75.000 euros par kilomètre.

Aubert Guinamard, Mathilde Calloc'h et Vincent Serron, avec Juliette Moreau Alvarez