"On a tous envie de partir": des habitants d'Évreux sous le choc après la fusillade dans le quartier de la Madeleine

Un homme a été grièvement blessé et deux autres sont morts dans une fusillade survenue au sein du quartier de la Madeleine, à Évreux, dans la nuit de lundi à mardi.

Les habitants sont bouleversés après la fusillade qui a tué deux hommes et grièvement blessé un autre dans le quartier de la Madeleine à Évreux (Eure), dans la nuit de lundi à mardi.

"C'est un peu l'état de choc. C'est un quartier très agréable qui peut basculer d'un moment à l'autre", confie Nicolas Gavard-Gongallud, adjoint au maire d'Évreux en charge de la sécurité.

La voiture "était morte"

Les faits se sont produits aux alentours de 00h30 où deux hommes armés ont tiré en direction d'un véhicule, avec trois occupants à son bord rue de Russelsheim, avant de prendre la fuite en voiture.

Le véhicule, criblé de balles, a tenté de s'enfuir mais s'est encastré dans un mobilier de fibre optique et dans une voiture stationnée à proximité. Ce qui a "réveillé" un sans-abri. Auprès de BFM Normandie, il témoigne s'être levé et avoir vu la voiture terminer sa route. "Elle était morte", précise-t-il.

Les victimes, deux hommes âgés de 34 et 38 ans, se trouvaient en arrêt cardio-respiratoire, lors de l'arrivée des secours et ont été déclarées morts dans la nuit. Un troisième homme, de 36 ans, se trouvait en urgence absolue et a été opéré pendant la nuit. Son pronostic vital n'est désormais plus engagé.

"On a entendu des bruits particuliers"

"Vers 21h30, on a entendu des bruits qui n'étaient pas comme d'habitude, on sentait que ce n'était pas des mortiers. Mon mari s'est levé, il sentait que ce n'était pas comme d'habitude, puis après plus rien", atteste une riveraine à BFM Normandie.

"Vers 00h30, on a vraiment entendu des bruits particuliers. Je me suis levée et j'ai vu une voiture qui avait beaucoup de fumée [...] Un homme très courageux a ouvert la porte, et malgré ce qu'on lui disait, a coupé le moteur. À ce moment-là, ils vont vu qu'il y avait trois personnes à l'intérieur", poursuit-elle.

Une "grande insécurité"

Cette fusillade ravive les problèmes d'insécurité qui règnent au sein du quartier de la Madeleine, à la tombée de la nuit. "En journée, le quartier est très agréable, on a de super voisins. Mais dès qu'on arrive le soir, c'est malheureusement invivable", témoigne cette même habitante.

"À 2h30 du matin, j'étais en train de rechercher un appartement pour voir si on ne pouvait pas déménager. C'est dommage car le quartier a de très bons côtés mais la nuit, ça se passe comme ça", ajoute-t-elle en parlant d'une "grande insécurité".

"C'est la première fois que cela arrive dans notre rue en trois ans mais le fait de le voir à nos pieds... On en parle avec les voisins et on a tous envie de partir", renchérit-elle. Ces craintes sont entendues par Nicolas Gavard-Gongallud qui conçoit les conséquences psychologiques que la fusillade a pu avoir sur les riverains.

"Ce n'est pas normal, on travaille beaucoup sur ces problématiques", indique-t-il en assurant toutefois que la présence policière dans le quartier est déjà nombreuse.

Un règlement de compte autour de stupéfiants pourrait être à l'origine du drame, ont indiqué des sources policières à l'AFP. L'enquête a été confiée à la direction territoriale de la police judiciaire de Rouen.

Aurélie Chialvo avec Juliette Vignaud