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"Nous sommes détruits": trois mois après le double meurtre de Trouville, la mère de la victime témoigne

Maëva Gazé et sa mère Sylvie

Maëva Gazé et sa mère Sylvie - Cagnotte Leetchi

Le 23 janvier, les corps de Maëva et de son compagnon Martin avaient été retrouvés à Trouville, dans le Calvados. Une mort qui pourrait être liée au trafic de drogue. Trois mois après cette découverte, la mère de la jeune femme décédée sort du silence.

Les corps de Maëva et de son compagnon Martin avaient été découverts le jeudi 23 janvier près de Trouville, dans le Calvados, au lendemain du signalement de leur disparition. Les premiers éléments de l'enquête permettaient d'établir que la mort était "d'origine criminelle". L'un des corps présente "des plaies importantes au visage et l'autre présentant des traces susceptibles de correspondre à des impacts de balle", indiquait le parquet de Caen.

Les dépouilles des deux jeunes victimes avaient été découvertes enterrées dans le jardin d'une propriété appartenant à la mère du principal suspect Antoine.M. L'homme est actuellement en détention provisoire et il était connu pour des problèmes de dépendance à la drogue.

Depuis la découverte du corps, la famille de Maëva a sombré dans une profonde tristesse. "Nous sommes complètement détruits. Mon mari est en dépression. Moi, je prends dix cachets par jour, cinq pour dormir, j'ai plus la force de travailler", témoigne auprès du Parisien, Sylvie Gazé, la mère de Maëva.

"Je reste avec un noyau très réduit de personnes - ma sœur, ma nièce, le médecin, les psychologues, les infirmières, notre avocat. Sinon, je me terre", ajoute-t-elle.

"J'en veux plus à Martin"

Concernant le déroulé de la journée du 22 janvier, Sylvie Gazé n'a aucun doute: "Maëva est une victime collatérale". "Elle ne le (le meurtrier présumé, NDLR) connaissait pas, elle ne m'a jamais dit qu'elle allait là-bas", assure auprès du quotidien francilien, la mère de la victime. "On peut se tromper mais, pour nous, jamais elle n'y serait allée de sa propre initiative", abonde-t-elle.

Selon les premiers éléments de l'enquête, une altercation aurait eu lieu entre le meurtrier présumé et Martin, la veille de la découverte des corps. Une dispute qui aurait commencé à cause d'une dette de cocaïne.

"J'en veux plus à Martin. Pour moi, c'est lui qui a conduit ma fille à la mort", déclare au Parisien, la mère de Maëva.

"Je vais quand même sur sa tombe trois fois par semaine, car je sais que Maëva l'aimait sincèrement", précise-t-elle.

"Je ne peux pas croire qu'elle savait"

Une théorie qui induit que Martin aurait été lié au milieu de la drogue. Pour Sylvie Gazé, sa fille ne pouvait être au courant de cette activité présumée. "Quand je l'ai rencontré, j'ai trouvé que c'était un gentil garçon très réservé (...) Je lui ai demandé (à sa fille, NDLR) pourquoi Martin ne travaillait pas, cela m'inquiétait. Elle me répondait qu'elle le poussait à le faire", explique au Parisien Sylvie Gazé.

"Je ne peux pas croire qu'elle savait qu'il vendait de la drogue, si tel est le cas. Elle m'avait dit qu'il vivait sur l'argent de son Audi qu'il avait vendu pour 14.000 euros. Il avait investi dans la cryptomonnaie", précise-t-elle.

Trois mois après, Sylvie attend désormais que la lumière soit faite sur les circonstances de la mort de Maëva. "On attend que justice soit faite. On souffre chaque jour. Je suis très en colère. Et complètement détruite", conclut-elle auprès du Parisien.

Sylvain Allemand