Un cinquième homme écroué neuf mois après un naufrage mortel dans la Manche

Le cinquième homme, mis en examen en décembre, est soupçonné d'homicides et de blessures involontaires. Le canot s'était déchiré en mer avec une soixantaine de passagers à son bord.

Un cinquième homme a été mis en examen en décembre, soupçonné d'homicides et blessures involontaires, après le naufrage dans la Manche le 12 août 2023 d'une embarcation de migrants, dont six ont péri, a appris mercredi l'AFP auprès du parquet de Paris.

Cet homme, de nationalité afghane et né en 1996, a été mis en examen pour homicides et blessures involontaires "par violation manifestement délibérée d'une obligation de prudence ou de sécurité" ainsi que pour "aide à l'entrée et au séjour irrégulier" en bande organisée.

Il est "soupçonné de faire partie de la filière d'immigration clandestine ayant organisé le transport de migrants", a précisé le ministère public. Il a été placé en détention provisoire.

Quatre autres hommes écroués depuis mi-août

Dans ce dossier, mené sous la direction de la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco) et confié à deux juges d'instruction, quatre autres hommes ont été mis en examen et écroués à la mi-août, peu après le naufrage.

Il s'agit de deux Irakiens, nés en 1980, également "soupçonnés de faire partie de la filière d'immigration clandestine ayant organisé le transport de migrants", avait expliqué le parquet au moment de leur mise en examen.

Et de deux Soudanais, nés en 1994 et en 2006, "soupçonnés d'avoir participé activement au transport des passagers dans des conditions dangereuses, en contrepartie d'un tarif privilégié sur leur propre passage", toujours selon la même source.

Les investigations continuent

A la mi-août, le parquet avait indiqué à l'AFP que les premières investigations permettaient "à ce stade d'établir que l'embarcation de fortune avait subi une avarie moteur". Le canot s'était "déchiré en mer", avec à bord, une soixantaine de passagers "pour la plupart" dépourvus de gilets de sauvetage.

Neuf mois plus tard, "les investigations se poursuivent sur d'éventuels disparus", a souligné mercredi le parquet. Quelque 36.000 migrants ont tenté de rejoindre l'Angleterre en 2023 en traversant illégalement la Manche au départ du littoral français, un chiffre en baisse de plus de 30% sur un an, selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.

L'année 2024 a également débuté avec un drame: cinq personnes migrantes, tentant de gagner le Royaume-Uni, sont décédées au large des côtes françaises dans la nuit du 13 au 14 janvier.

M.B. avec AFP