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Les collectivités locales normandes inquiètes face aux coupes budgétaires du gouvernement Barnier

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Les coupes budgétaires annoncées par le Premier ministre Michel Barnier comprennent des baisses de dotations pour les collectivités territoriales. Des sommes qui peuvent s'avérer particulièrement importantes et qui impliquent d'importants changements à l'échelle locale.

Une annonce qui a du mal à passer. Lors de la présentation de son Projet de loi de finances 2025, le gouvernement a annoncé vouloir réaliser cinq milliards d'euros d'économies sur les budgets des régions, départements et communes, en ponctionnant environ 2% des recettes de ces collectivités territoriales.

Virginie Carolo-Lutrot, présidente de la communauté d'agglomération Caux Seine Agglo, explique auprès de BFM Normandie que pour sa collectivité "qui a un budget de 50 millions d'euros, c'est 1,2 million d'euros qui seront prélevés dès 2025 sur le budget".

"Ça correspond, par exemple, chez nous, au remboursement total de la dette annuelle. Ça correspond à un an du service public de la petite enfance, qu'on aurait pu mettre en place. Ça correspond à la moitié de notre budget de la lutte contre les ruissellements. Ça correspond aussi à la moitié de notre budget culture, médiathèques, musées. Et ça correspond, et là je pense que c'est assez parlant aussi, à la totalité de notre budget qui est affecté à la rénovation énergétique des bâtiments", liste-t-elle.

Pour la région Normandie, l'association Intercommunalités de France a estimé la mise à contribution à 30,1 millions d'euros.

Des annonces qui ont provoqué un "choc"

Mais au-delà de ces ponctions qui vont diminuer les capacités de l'action publique à l'échelle locale, c'est la manière de faire qui a dérangé les élus.

"On ne s'y attendait pas parce qu'on nous avait pas du tout présenté les choses ainsi. Je pense que le plus grand choc, ça reste la méthode: juste moins de moyens. Sans nous dire pourquoi, comment et sans mesurer les conséquences", déplore Virginie Carolo-Lutrot.

Le président de la région Normandie Hervé Morin (Les Centristes) renchérit: "Très clairement, on a caché la vérité aux Français, ça c'est ma conviction profonde. Ce qu'on constate, c'est que l'État demande, proportionnellement à nos dépenses, beaucoup plus d'efforts aux collectivités locales qu'à lui-même", assure-t-il.

Le projet de loi de finances doit maintenant être examiné à l'Assemblée nationale et les collectivités territoriales comptent bien faire entendre leur voix.

Lancelot Mésonier avec Glenn Gillet