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Normandie: la région ne financera plus les transports scolaires vers les cantines en 2023

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Une décision critiquée par l'opposition régionale, qui dénonce une économie "marginale" qui "va réellement peser sur les collectivités locales de la ruralité et sur les parents d'élèves".

"La première réaction? Cela va encore plus compliquer le budget, qui n'est pas encore fait, de l'année prochaine". Ces mots sont ceux de Sandra Coureux, présidente du syndicat intercommunal à vocation scolaire (Sivos) "Loufacotille".

C'est en lisant la presse que cette dernière a appris la mauvaise nouvelle. A partir de la rentrée scolaire de 2023, le syndicat intercommunal des cinq villages (Berville-la-Campagne, Collandres-Quincarnon, Faverolles-la-Campagne, Louversey et Tilleul-Dame-Agnès), qui regroupe trois écoles élémentaires pour une seule cantine, perdra l'appui financier de la région sur les transports méridiens.

"C'est un coup supplémentaire qu'il va falloir répercuter sur les participations des communes", déplore Sandra Coureux au micro de BFM Normandie.

Une cinquantaine d'enfants bénéficient jusqu'à présent de ce programme de transport. "Je ne comprends pas la décision de la région. Le coût du transport scolaire pour la cantine, le midi, s'élève à 14.500 euros sans la subvention", explique la présidente du Sivos "Loufacotille".

La région assume la fin de l'aide

Cette mesure concerne certains Sivos de l'Eure et de la Seine-Maritime qui bénéficient encore de ce service, un héritage laissé après la fusion de la Haute et la Basse Normandie. "Pour la région, c'est un budget de 600.000 euros. Nous allons devoir absorber les surcoûts d'énergie pour les lycées et pour tous les transports", confie Jean-Baptiste Gastinne, vice-président de la région Normandie chargé des transports au micro de BFM Normandie.

"Il nous semble plus opportun de confier cette responsabilité et de la laisser financer, soyons clairs, par les Sivos", annonce de dernier sur notre antenne.

Toutefois, de son côté, l'opposition normande s'insurge contre une économie jugée "relativement marginale" pour la région et qui "va réellement peser sur les collectivités locales de la ruralité et sur les parents d'élèves" à l'heure où l'inflation met déjà un coup au porte-monnaie de nombreux habitants, dénonce le députe (RN) de l'Eure, Thimotée Houssin.

"Les habitants de la ruralité sont les premiers concernés par l'augmentation de ces coûts", s'indigne le député du Rassemblement national au micro de BFM Normandie.

Si la région n'entend pas aider financièrement les Sivos qui en auraient besoin, elle assure cependant qu'elle les aidera à s'organiser pour la rentrée prochaine.

Paul Biloquet avec Alixan Lavorel