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Normandie: dans quels métiers seront les postes à pourvoir jusqu'en 2030?

Vue de Rouen, pont Flaubert.

Vue de Rouen, pont Flaubert. - ROBERT FRANCOIS / AFP

La région normande va voir des créations de postes importantes dans les métiers de l’action culturelle et sportive ainsi que les attachés commerciaux.

La Normandie comptait 1,3 million de personnes en emploi en 2019. D'ici 2030, ce chiffre devrait rester stable, alors qu'une hausse de 4% est attendue au niveau national, selon la dernière étude de la Direction de l'animation, de la recherche, des études et des statistiques (Dares).

Toujours selon cette étude, à l'horizon 2030, seuls 3% des postes ne seraient pas pourvus par les jeunes débutants ou des arrivées d'actifs dans la région. Cette part est plus faible qu'à l'échelle nationale (5%) et pourrait être compensée "par les sorties du chômage, les reprises d’activité ou les immigrants qui ne sont pas pris en compte", souligne la Dares.

La région va subir des départs de travailleurs en fin de carrière plus nombreux qu'ailleurs en France, mais la Normandie pourra compter sur des jeunes débutant leur carrière aussi nombreux que la moyenne nationale. Elle profitera aussi d'arrivées supplémentaires d'actifs en provenance d'autres régions grâce à "l’aire d’attraction du bassin parisien".

Besoin de recrutement chez les ouvriers et les soignants

Dans le détail, ce sont les métiers d’ouvriers de la manutention (+8000 créations d'emplois), les professionnels de l'aide et du soin (+5000 pour les aides-soignants, +4000 pour les infirmiers/sages-femmes) ainsi que les techniciens des services administratifs, comptables et financiers (+2000) qui devraient créer le plus d’emplois en Normandie à l'horizon 2030.

La région normande se distinguerait également du territoire national sur les métiers de l’action culturelle et sportive, les surveillants (+2000) ainsi que les attachés commerciaux (+1500) qui généreront davantage de création de postes.

Mais ces secteurs créateurs d'emplois ne correspondent pas forcément aux métiers qui auront davantage besoin de recruter sur la période 2019-2030. C'est le cas des enseignants (16.000 postes à pourvoir) et des conducteurs de véhicules (14.000) qui devraient voir des "départs en fin de carrière [...] être très nombreux dans la décennie à venir", avertit la Dares.

D'autres métiers auront de forts besoins de recrutement en Normandie: les agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs, bûcherons (12.000), assistants maternels (10.000) et professions intermédiaires de la fonction publique (9000). "Dans ces métiers à la pyramide des âges élevés, la dynamique des besoins de recrutement est exclusivement tirée par les départs en fin de carrière", indique la Dares.

Des métiers attirent peu les jeunes débutants

Les métiers qui affichent les déséquilibres entre besoin de recrutement et ressource de main d'œuvre les plus élevés font majoritairement partie de ceux qui ont les plus forts besoins de recrutement en Normandie.

C'est le cas des agents d'entretien, des ouvriers qualifiés de la manutention, des aides à domicile et des conducteurs de véhicule. "Un tiers des besoins de recrutement des ouvriers qualifiés de la manutention et des aides-soignants est porté par les créations nettes d’emplois", souligne la Dares.

"Pour toutes les autres professions à fort déséquilibre, ce sont uniquement les départs en fin de carrière qui alimentent les postes à pourvoir", ajoute le rapport.

Tous ces métiers aux plus forts déséquilibres "sont actuellement en forte ou très forte tension sur le marché du travail", alerte la Dares, en excluant toutefois les ouvriers qualifiés de la manutention, les agents d’entretien et les assistants maternels.

Amaury Tremblay avec Théophile Magoria