La ligne Paris-Cherbourg interrompue trois mois en 2029? Le chantier inquiète les élus locaux

La ligne de train Paris-Cherbourg pourrait être fermée durant trois mois en 2029 en raison de travaux réalisés par la SNCF. Au regard des perturbations qu'implique le projet, députés, sénateurs et maires normands montent déjà au créneau.

Un vaste chantier à venir en 2029 sur la ligne de train Paris-Cherbourg. Si le projet n'est prévu que dans quelques années, les inquiétudes sont déjà là, car il pourrait bien bouleverser le quotidien de nombreux voyageurs.

Ce "chantier de grande envergure" doit permettre de renforcer durablement la zone du remblai d'Apremont, pas suffisamment stable. Bien que des travaux de consolidation temporaire ont été effectués en 2020, les conducteurs de train restent obligés de réduire considérablement leur vitesse à l'apporche de Mantes-la-Jolie, circulant alors à 40km/h. De quoi ralonger le temps de parcours entre Cherbourg et la capitale.

"Un impact économique profond"

Pour réaliser ces travaux, la SNCF envisage toutefois de couper entièrement la ligne pendant trois mois. Une solution qui fait bondir les élus normands.

"Ca n'est pas simplement un peu moins de déplacement pour quelques personnes ou pour le tourisme. C'est un impact économique profond", avance Anna Pic, députée (PS) de la 4e circonscription de la Manche, à BFM Normandie.

Elle poursuit: "Nous sommes un territoire qui s'est profondément réindustrialisé, qui a un taux de chômage en nette baisse dans le Cotentin, son terminus."

La députée pointe en outre les difficultés provoquées par ces travaux pour les étudiants et rappelle que "les centres universitaires sont assez éloignés les uns les autres".

Des autocars de substitution ?

La SNCF pourrait-elle continuer d'assurer la liaison avec Paris avec des autocars? Cette solution est régulièrement utilisée en cas de grève. Mais elle reste assez peu réaliste, selon la Fédération nationale des associations d'usagers des transports, au regard du nombre de personnes qui empruntent la ligne.

"La solution des autocars serait très difficile à mettre en œuvre puisque sur un train d'une double rame Omnéo qui circule sur Paris-Cherbourg ou sur Paris-Deauville, quand le train est plein, c'est 1.000 personnes à bord. Donc il faut 20 autocars pour faire cette substitution", détaille Daniel Grébouval, président de la Fnaut Normandie.

La SNCF, sollicitée par BFM Normandie, explique continuer à travailler en concertation avec les acteurs de terrain pour trouver la meilleure solution. Plus de trois millions de voyageurs empruntent chaque année la ligne Paris-Caen-Cherbourg.

Aubert Guinamard