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"J’ai tenté d’alerter le personnel": un patient ressort des urgences de Gisors avec un AVC non diagnostiqué

Un médecin. (Photo d'illustration)

Un médecin. (Photo d'illustration) - orzalaga - Pixabay

Dans la nuit du 8 au 9 novembre dernier, un homme envoyé à l'hôpital de Gisors pour une suspicion d'accident cardiovasculaire est renvoyé chez lui par un médecin sans avoir fait tous les examens. Bien réelle, cette attaque ne sera pas diagnostiquée avant six jours.

"Ils ont laissé sortir mon mari qui venait de faire un AVC avec comme seul traitement du Doliprane et du Tanganil, un médicament pour les vertiges." C'est un témoignage alarmant sur l'état des urgences de l'hôpital de Gisors (Eure), auquel s'est livrée une habitante de Sérifontaine (Oise) lundi 10 mars auprès du journal normand L'Impartial.

Le 8 novembre dernier, son conjoint est conduit par les sapeurs-pompiers aux urgences locales en début de soirée, alors qu'il se plaignait de symptômes laissant penser à un accident cardiovasculaire.

Malgré l'inquiétude de sa femme, il en est finalement ressorti au milieu de la nuit suivante, le médecin chargé de poser un diagnostic après un examen au scanner n'étant pas spécialement alerté.

"Lorsque je suis venue le chercher, j’ai tout de suite vu que ce n’était pas possible de le laisser sortir dans cet état. Paniquée, j’ai même tenté d’alerter le personnel soignant. Mais rien n’y a fait. Il a fallu rentrer à la maison", explique-t-elle au média local.

Pas rassurée par l'évolution de l'état de son mari, elle a alors fait appel à un autre professionnel de santé. Non sans mal, puisqu'elle a dû patienter jusqu'au 15 novembre, soit six jours plus tard, pour obtenir un rendez-vous en région parisienne.

Une surcharge des urgences en cause?

Grâce à une imagerie IRM, dont est dépourvu le service des urgences de Gisors, un AVC est cette fois bien identifié. Le temps perdu pour la prise en charge est conséquent, voire critique.

Mais pourquoi le centre hospitalier de Gisors a laissé le patient ressortir aussi vite? Selon les informations de L'Impartial, qui a consulté un document émis par la direction, le service aurait été particulièrement surchargé ce soir-là. "Cette garde avait été très chargée", souligne la note selon le journal.

Le médecin aurait donc manqué "une petite image hypodense de l’amygdale cérébelleuse droite, non décrite sur le scanner réalisé", relate L'Impartial. L'administration confirmerait par ailleurs qu’un "scanner négatif n’élimine en rien formellement un AVC" et qu'une IRM complémentaire "est l’examen le plus sensible".

"Pourquoi alors aucune prescription d’IRM n’a été réalisée à l’issue du passage aux urgences?", questionne la femme de la victime, pas convaincue.

La famille du patient a indiqué au média local initier un recours auprès du tribunal administratif. De son côté, le Pôle sanitaire du Vexin ne s'est pas exprimé publiquement sur le sujet.

Gabriel Joly