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"J'ai fait une erreur": les excuses de l'enseignant ayant exhibé un couteau devant ses élèves au Havre

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Un professeur d'histoire-géographie est mis en cause pour avoir brandi un couteau devant des élèves du Havre le samedi 21 octobre dernier. Il revient sur cette journée et l'incident lui valant un procès le 29 mars 2024.

"Je leur présente mes excuses, ils n'ont pas à assister à ça". Le professeur du lycée Claude-Monet du Havre, mis en cause pour avoir brandi un couteau devant des élèves le samedi 21 octobre dernier, s'est expliqué sur les circonstances entourant l'incident auprès de nos confrères de Paris-Normandie ce jeudi 16 novembre.

"Les élèves ont été choqués donc j'ai fait une erreur", reconnaît l'enseignant d'histoire-géographie qui affirme au journal souhaiter être "une sentinelle sur le rempart", et être "toujours présent" pour les jeunes à qui il enseigne quotidiennement depuis 25 ans.

"Je tiens en serrant les dents", affirme l'enseignant du lycée Claude-Monet au Havre auprès de Paris-Normandie.

Lors de cet entretien, l'enseignant revient sur les heures précédent l'incident qui s'est déroulé au sein de l'établissement scolaire havrais. Ce dernier raconte être allé chercher du pain et une brioche, "une douceur" apportée aux personnes travaillant le week-end au lycée. D'où la présence du couteau dans le sac de l'enseignant, plus tard brandi en salle de classe.

Du "mal-être" au "geste très étrange"

Cet incident s'est déroulé huit jours seulement après la mort de Dominique Bernard, professeur tué à coups de couteau au lycée Gambetta d’Arras par un ancien élève. Au moment d'évoquer cette actualité en classe lors d'un temps d'échange, l'enseignant du Havre reconnaît auprès de nos confrères "le premier craquage".

L'assassinat de Samuel Paty est notamment évoqué alors que cet acte, survenu il y a trois ans, avait particulièrement marqué le professeur qui assure même que son "coeur est brisé depuis". Ce dernier considère son couteau comme "le symbole du désarroi de Samuel Paty et le mien après Arras, un 'document'".

"Mais je le présente dans ma paume, sans le brandir, sans déplier la lame, sans m'énerver", assure l'enseignant dans les colonnes de Paris-Normandie.

Celui qui avait vu quelques jours avant l'incident du lycée son médecin traitant, qui lui avait décelé au passage un "mal-être", reconnaît "l'erreur de sortir un couteau une semaine après Arras". Un geste, qu'il qualifie de "très étrange mais pas menaçant".

"En grande souffrance psychologique", l'enseignant avait été mis en congé "longue maladie", faisait savoir le 26 octobre dernier son avocat dans un communiqué. Quatre plaintes ont depuis été déposées, alors que le parquet indiquait après l'événement l'ouverture d'une enquête pour violence psychologique avec une arme et port d'arme prohibé, avant la tenue d'un procès le 29 mars prochain.

Alixan Lavorel