"Il faut arrêter d'artificialiser les sols": des militants se mobilisent contre le projet d'une école à Honfleur

La gronde monte à Honfleur. Une trentaine de personnes du collectif citoyen Laisse Béton Honfleur se sont invitées mercredi soir au Conseil municipal pour dénoncer l’un des projets de la ville, la création d’une école.
Une aberration écologique pour ces militants. Selon eux, la décision de la mairie de créer une école dans un champ de 8 hectares nuirait à l’environnement. "On est quand même dans un contexte dramatique, rapporte Marianne Doutriaux, membre fondatrice du collectif, à BFM Normandie. Il faut arrêter d’artificialiser les sols surtout quand il n’y en a pas besoin."
Rénover au lieu de construire
Actuellement, deux établissements scolaires vieillissants accueillent les élèves. En créant la nouvelle école, un projet d’une dizaine de millions d’euros, la municipalité compte fermer ses deux écoles. Ce que regrette Marianne Doutriaux.
"L’école située à côté du champ est labellisée éco-école, elle a des panneaux solaires, rappelle-t-elle. Elle peut tout à fait être rénovée avec le budget prévu."
D'après Marianne Doutriaux, les 8 hectares qui composent le fameux champ "sont des terres agricoles. Il y a une loi climat et résilience qui demande de réduire et de compenser ce que la municipalité ne fait pas". Un argument balayé par la municipalité.
"C’est une parcelle qui, dans la réglementation, est urbanisable, affirme Nicolas Pubreuil, adjoint chargé des affaires scolaires à la mairie de Honfleur. Elle n’est pas du tout une terre agricole, c’est une parcelle qui a été retenue et qui cochait, après l’abandon de l’idée de la rénovation, toutes les cases."
"On aura des sols perméables dans la cour"
La future école ne sera pas non plus un bloc de béton, rassure l’élu. "Il ne s’agit pas de bétonner, on aura des sols perméables dans la cour, on va travailler sur des matériaux biosourcés", assure-t-il. Nicolas Pubreuil y va de sa petite information en évoquant l’idée d’un chantier participatif pour construire la nouvelle école. "On a l’idée de faire de cette école une référence en développement durable et en écologie", conclut-il.
Outre la question écologique, le collectif s’inquiète de l’exploitation du reste du terrain. En effet, le futur établissement scolaire, qui est attendu dans 3 ans au plus tard, ne s’étendra que sur 1,6 hectare. Qu’adviendra-t-il des 6 hectares restants? La création d’un quartier est-elle à craindre? Pas du tout, répond la mairie. "Il n’est pas question de projets immobiliers sur les 6,4 hectares restants jusqu’en 2026, date à laquelle se termine le mandat du maire."
Reste à savoir si les éléments avancés par la municipalité rassureront les membres du collectif qui de leur côté ont lancé une pétition. À ce jour, ils ont reçu 500 signatures.