Fillette battue à mort dans l'Eure: sa mère et son beau-père reconnaissent des "violences récurrentes"

Dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 septembre dernier, Lisa, une fillette de trois ans, a été battue a mort par sa mère et son compagnon à leur domicile de Conches-en-Ouche (Eure).
Interpellés, les deux suspects ont été mis en examen pour meurtre sur mineur et placés en détention provisoire, a expliqué ce mardi le procureur de la République d'Evreux, Rémi Coutin, lors d'une conférence de presse.
Le magistrat a également précisé que, selon les premiers éléments de l'enquête, la petite-fille "était manifestement victime de violences fréquentes et répétées" depuis plusieurs mois.
Des gifles et des étranglements en guise de punition
Pour autant, malgré l'examen médical, qui indique de multiples hématomes au niveau de la tête, du thorax, des quatre membres, du dos et du pubis, les deux ont d'abord réfuté toutes accusations de maltraitance. Ils ont dans un premier temps affirmé que Lisa avait tendance à "se blesser toute seule", explique le procureur de la République d'Evreux.
Puis, face aux faits qui leur sont reprochés, ils ont fini par reconnaître les "violences récurrentes" sur la petite-fille, les qualifiants de "punition" lorsqu'elle n'était "pas sage". Ces violences pouvaient se traduire par des gifles de la part de la mère, ou encore des étranglements jusqu'à la perte de connaissance et des bousculades causés par le beau-père.
"Il ressort des auditions du couple que la fillette était manifestement victime de violences fréquentes, répétées au moins depuis plusieurs mois, de la part des deux parents", a précisé le magistrat.
Le grand frère de Lisa, âgé lui de six ans, était présent le soir des faits et a lui aussi subi des violences. Il a été confié à une voisine avant d'être pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance (ASE).
La mère et son compagnon connus de la police
La mère, âgée de 27 ans, et son compagnon, âgé de 29 ans, étaient tous deux sans-emploi et défavorablement connus des services de police. La première a été condamnée à une amende pour consommation de produits stupéfiants en 2020. Le second a été quant à lui condamné à cinq reprises entre 2015 et 2019. Ces condamnations sont dues à des infractions routières, des faits de rebéllion et de dégradation grave.
D'après le procureur de la République d'Evreux, lorsque les gendarmes sont arrivés sur les lieux, ils ont découvert la maison dans "un état de saleté et d'hygiène déplorable". Une observation confirmée par le Jérôme Pasco, maire de cette commune normande de 5000 âmes.
"On est dans un drame de l'isolement, du mal-logement, de l'addiction. Ils vivaient dans le dénuement le plus total", a-t-il expliqué.
Si l'enquête doit encore déterminer le rôle exact des deux mis en cause dans la mort de la fillette, ils risquent tous les deux la prison à perpétuité.