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Explosion d'une maison dans l'Eure: les autopsies confirment un féminicide suivi d'un suicide

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L'explosion avait eu lieu vendredi dernier aux alentours de 18H55 à Louviers.

Le procureur de la République d'Evreux Rémi Coutin a confirmé jeudi la piste criminelle après la mort de deux personnes dans l'explosion de leur maison vendredi dernier à Louviers (Eure).

"Nous n'avons plus de doute. Les investigations réalisées permettent d'affirmer que l'on a eu un féminicide suivi d'un suicide", a indiqué le procureur à un correspondant de l'AFP.

"A 99%, on est certain que les deux corps sont ceux des occupants du pavillon. L'autopsie a révélé que madame n'était pas décédée à cause des fumées et surtout qu'elle avait un cordon autour du cou de type antenne TV", a ajouté le magistrat.

Selon Rémi Coutin, "le mari aurait mis le feu au pavillon et il est mort par asphyxie liée à l'inhalation de fumées".

D'après le procureur, l'homme vivait très mal une procédure de divorce en cours.

"Pas d'éléments indicateurs de ce qui allait se passer"

Un juge aux affaires familiales qui avait tenu une audience de divorce "n'a pas jugé de faire état de tensions ou de menaces particulières entre les époux". "Il n'y avait pas d'éléments indicateurs de ce qui allait se passer", a ajouté M. Coutin.

"En revanche, lorsqu'on interroge les proches, les enfants, les frères et soeurs, il ressort que monsieur vivait très mal cette procédure de divorce", notamment ses conséquences financières "sur qui allait garder la maison", a expliqué le magistrat.

Selon M. Coutin, "le couple s'entendait mal depuis plusieurs années mais sans que des violences aient été rapportées".

L'après-midi des faits, "l'homme a envoyé un SMS à un cousin très peu de temps avant de tuer sa femme pour dire adieu et dire qu'il veut être enterré dans son village natal", a expliqué M. Coutin.

Le premier féminicide de l'année dans l'Eure

Nés en Algérie, les deux époux, lui âgé de 67 ans, elle de 60 ans, avaient acquis la nationalité française.

"Ils avaient quatre enfants qui ont été entendus. Plusieurs ont dit que leur père était obsédé par l'argent", a ajouté le procureur précisant que "l'enquête va être clôturée assez rapidement".

"Il y aura certainement une extinction de l'action publique du fait du décès de l'auteur" a ajouté le procureur.

Selon M. Coutin, il s'agit du premier féminicide de l'année dans le département de l'Eure.

En 2021, 122 femmes ont été tuées en France sous les coups de leur conjoint ou de leur ex-conjoint, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

A. La. avec AFP