"Évidemment, ça gêne beaucoup": des habitants des Andelys en ont ras-le-bol des croisiéristes

Des centaines de milliers de croisiéristes débarquent aux Andelys chaque été. Depuis 50 ans, les habitants se plaignent notamment des nuisances sonores et des vibrations des bateaux.

Depuis plus de 50 ans, c'est le grand débat aux Andelys. Chaque année, plus de 500 bateaux de croisières accostent sur les quais de la commune euroise. Les riverains qui habitent trop près se plaignent du gaz, des bruits et des vibrations qui émanent des bateaux.

Dans les années 80, un procès avait eu lieu contre les compagnies de bateaux. Les habitants avaient perdu. Alors dans la commune, c'est devenu un sujet plutôt sensible.

Anne de Jouvenelle, habitante dans la commune depuis 50 ans, est impactée par la situation. "Évidemment, ça gêne beaucoup les riverains quand ils sont juste en face et que les bateaux laissent leur moteur tourner. Sur le quai il y a tous ceux qui sont très proches, donc suivant la proximité, on est plus ou moins gêné", témoigne-t-elle au micro de BFM Normandie.

Le problème pour Maryse, une autre riveraine, "c'est que les gens passent devant mes fenêtres et se permettent de regarder à l'intérieur de mon appartement".

"Un gros plus" du côté des commerçants

En revanche, du côté des commerçants, les milliers de croisiéristes sont plutôt les bienvenus puisqu'ils font vivre l'économie locale.

"Pour nous, c'est un gros plus. Aujourd'hui, il n'y a pas de bateaux donc c'est calme dans la rue. Mais quand il y en a, ça grouille d'Américains, de touristes en général. La période creuse, il n'y en a n'a pas deux mois dans l'année. On voit tout de suite la différence", souligne Jérome Verthy, gérant du bar-tabac des Andelys.

Le maire, Frédéric Duché, également président de Seine Normandie Agglomération, avait déclaré à nos confrères de Paris-Normandie que "le tourisme fluvial est indispensable".

Face au mécontentement des habitants, l'agglomération a investi un million d'euros dans deux transformateurs pour que les bateaux puissent couper leur moteur et qu'il n'y ait plus de nuisances. "C'est prévu depuis un certain temps, mais les travaux prennent du temps et les commandes sont longues en termes de matériel électrique". Il avance que tout cela devrait être opérationnel dès l'année prochaine.

Grâce à ces nouvelles installations, les bateaux de croisière pourront stationner une nuit entière alors qu'actuellement, ils ne peuvent accoster que la journée.

Mathilde Calloc'h