Le président de l'Eure veut relever la vitesse de 80 à 90km/h sur les routes départementales

Il veut faire marche arrière. Le président LR du conseil départemental de l'Eure Alexandre Rassaërt a annoncé ce mercredi 30 octobre qu'il proposera de relever la vitesse de 80 à 90km/h sur les routes départementales lors du conseil départemental de février 2025.
Il justifie ce retour en arrière par le manque de résultats de l'abaissement de vitesse entrée en vigueur en 2018. "On nous avait parlé d'avoir un choc comparable à l'obligation de la ceinture de sécurité, c'est pas du tout ça qui se passe aujourd'hui" déplore Alexandre Rassaërt au micro de BFM Normandie, avant de poursuivre: "Quand on est politique si le résultat n'est pas là il faut avoir le courage de dire que cette mesure ne marche pas, on fait autrement".
L'élu s'appuie notamment sur les chiffres de la mortalité routière pour constater l'inefficacité de la mesure. "Malheureusement cette année, il y aura plus de morts sur les routes qu'en 2017, dernière année de référence avant les 80km/h, nous avons aussi aujourd'hui beaucoup plus de blessés sur les routes de l'Eure qu'avant l'application de cette mesure", assure-t-il dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux.
Une entrée en vigueur en 2026?
Depuis janvier 2024, 38 personnes sont mortes sur les routes du département. En 2023, ce chiffre s'élevait à la fin de l'année à 33, et en 2022 à 29. Comme le souligne le président du département, le nombre de morts enregistrés cette année est déjà plus important que celui de 2017, qui s'élevait à 33.
Cependant, ces dernières années ne sont pas les plus mortelles sur les routes de l'Eure. Avant le passage aux 80km/h, 40 et 43 morts étaient par exemple comptabilisés en 2014 et 2016, selon un rapport de la sécurité routière.
Quant aux causes de ces accidents, ils sont dans 21% des cas cette année liés à des "excès de vitesse", selon des statistiques publiées en juin dernier citées par la députée de RN de l'Eure Christine Loir dans une question écrite au gouvernement sur la situation "extrêmement préoccupante" de la mortalité routière dans l'Eure.
Si la mesure proposée par Alexandre Rassaërt est votée, elle pourra entrer en vigueur à partir de janvier 2026 sur plus de 4.000 kilomètres de routes départementales. L'Eure rejoindra ainsi la longue liste des départements revenus sur cette mesure, comme le Puy-de-Dôme, l'Aveyron ou encore l'Allier.