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CARTE. Quels départements ont relevé la vitesse de 80 à 90km/h?

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Près de la moitié des départements ont décidé de relever la vitesse de 80 à 90 km/h sur une partie de leur réseau routier. Une mesure pourtant jugée efficace pour faire baisser le taux de mortalité des automobilistes selon la Sécurité routière.

Et un de plus. Ce lundi 1er août, 6940 kilomètres de routes départementales dans le Puy-de-Dôme repassent à 90km/h. Le département rejoint le rang des réfractaires aux 80km/h. Une mesure souhaitée par l’ancien Premier ministre Édouard Philippe il y a quatre ans pour faire baisser la mortalité sur les petites routes, mais une décision qui avait suscité la colère d'une partie des Français.

Selon la Ligue de défense des conducteurs, opposée aux 80 km/h, 45 départements ont, ou sont sur le point de faire machine arrière, renonçant à appliquer la mesure sur certaines routes. Ce qui représente près de 14% du réseau des départementales (52.000 kilomètres).

7 départements ont totalement renoncé aux 80 km/h

Rien d'illégal puisque la loi LOM (loi d’orientation des mobilités), passée fin décembre 2019, autorise les départements à relever à 90km/h la limitation de vitesse sur les tronçons passés à 80km/h le 1er juillet 2018.

Concrètement, sept départements ont renoncé aux 80km/h sur l'ensemble des routes à savoir le Puy-de-Dôme, l'Aveyron, l'Allier, la Creuse, la Corrèze, le Cantal et l'Ardèche, qui repassera aux 90km/h le 1er septembre.

Les 38 autres sont revenus aux 90 km/h sur une partie de leur réseau routier seulement. Vous pouvez consulter le détail sur la carte ci-dessous.

La Sécurité routière en recense un peu moins. Selon son dernier décompte effectué sur la base du recensement des arrêtés préfectoraux, le 29 juillet, 41 départements étaient repassés à 90km/h sur une partie de leur réseau, contre 54 départements restant à 80km/h. Ces derniers restent donc encore majoritaires.

"On gagne 10 minutes le matin et 10 minutes le soir"

"Nous voulons montrer qu’il faut laisser respirer les départements ruraux comme l’Ardèche et bien d’autres, résume sur BFMTV Olivier Amrane, président LR du département de l’Ardèche. Cette décision a été une décision unilatérale qui est descendue de Paris en 2018, sans consultation avec les départements ruraux et ce qu’il important de préciser c’est que nous ne voulons pas calquer les choses sur les métropoles ou les agglomérations comme on peut le faire chez nous. Car chez nous on ne parle pas en kilomètres mais en temps de voiture".

"Avec ce retour au 90, sur 50 kilomètres aller et 50 kilomètres retour, on gagne 10 minutes le matin et 10 minutes le soir, ce n’est pas négligeable quand on a des horaires de travail ou qu’on doit déposer ses enfants à la crèche ou à l’école", poursuit Olivier Amrane.

S'il y a bel et bien un gain de temps, cette estimation se révèle fausse puisqu'il faut 1 heure et 15 minutes pour réaliser 100 km à 80km/h, et 1 heure et 6 minutes pour la même distance à 90km/h, soit un gain de temps de 8 minutes 20 secondes au total et non de 10 minutes par trajet, soit 20 minutes au total.

Une mesure efficace sur la mortalité et l'écologie

Reste que l'abaissement de la vitesse à 80km/h semble avoir rempli son but premier. Selon les chiffres de Délégation interministérielle à la sécurité routière, cités par Le Parisien, en 2021, le nombre de tués sur le réseau hors agglomération des 38 départements qui avaient opté pour le relèvement de la vitesse est revenu au niveau enregistré en 2019. Alors que la mortalité sur le réseau hors agglomération des départements restés à 80km/h est inférieure de 16,3 % à celle de 2019.

A la faveur des canicules qui se succèdent, un autre argument pour les 80km/h fait son apparition: celui de la baisse des émissions et en conséquence du pouvoir d'achat.

"En passant de 90 à 80km/h, sur une année en France, on économise un million de tonnes de CO2, souligne la sénatrice écologiste des Français de l’étranger Mélanie Vogel. On économise aussi 500 millions de litres d’essence. A 2 euros le litre, ça fait quand même un milliard d’euros et je pense que c’est du pouvoir d’achat dont ont besoin les personnes qui sont le plus dépendantes de leur voiture. C’est une mesure qui est bonne pour le climat mais qui est aussi bonne pour le pouvoir d’achat".

Une mesure que certains automobilistes peuvent peut-être attendre, avec des prix qui restent élevés à la pompe, malgré une nouvelle baisse la semaine dernière.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech