Un "véritable arsenal" découvert dans l'Eure: un homme condamné pour détention et modification d'armes

L'homme a écope d'une peine de prison avec sursis pour détention et modification d'armes. - Section de Recherche de Rouen
C'est "un stock colossal", un "véritable arsenal" que les gendarmes de la section de recherche de Rouen ont découvert, le 18 octobre dernier, au domicile d'un individu de 39 ans à Andelys, dans l'Eure. Cet homme, père de trois enfants en bas âge et détenteur d'une licence sportive, a notamment acheté une dizaine d'armes à feu, des armes blanches et plus de 7.000 munitions, a fait savoir la gendarmerie nationale à BFMTV.com, ce mardi.
Placé en garde à vue dans la foulée, le père de famille a été condamné quelques jours plus tard par le tribunal correctionnel d’Évreux, pour détention illicite d’armes et munitions, à une peine de prison avec sursis.
L'histoire débute en septembre. En effectuant leur veille sur les réseaux sociaux, les gendarmes de l'Eure repèrent "le comportement suspect" d'un homme, acheteur de plusieurs armes sur un site internet de vente en ligne, destiné aux professionnels comme les collectionneurs, les chasseurs ou les tireurs sportifs.
"C'est la quantité achetée" et "les questions adressées aux vendeurs" qui nous alertent tout de suite", explique à BFMTV.com le colonel Jourdren, commandant de la Section de recherche de Rouen.
Ces derniers sollicitent alors l'aide du Plateau d'investigation sur les explosifs et les armes à feu (PIXAF) de la gendarmerie nationale. Pour eux, les achats n'ont rien à voir avec la simple pratique sportive du tir.
Une enquête est alors ouverte par le parquet d'Evreux et confiée à la Section de Recherche de Rouen, avec l'appui de la Brigade des Recherches (BR) de la gendarmerie départementale des Andelys et du PIXAF. L'homme est interpellé et placé en garde à vue, le 18 octobre, et les forces de l'ordre ont perquisitionné son domicile. Son épouse a également été entendue.
Sur place, les enquêteurs découvrent un véritable arsenal comprenant, entre autres, onze armes d’épaule avec chargeurs et munitions, trois armes de poing avec chargeurs et munitions, sept poignards, une hachette, cinq conteneurs lacrymogènes, une matraque électrique, plus de 7.000 munitions de différents calibres, un bouclier siglé "police", un casque avec visière, des gilets pare-balles, une cagoule.
Mais comment l'homme s'est-il procuré autant d'armes ? Le quarantenaire étant détenteur d'une licence de tir sportif dans un club local, il peut acquérir seulement "certaines armes de certaines catégories", rappelle le colonel Jourdren.
Néanmoins, ce qui interpelle les enquêteurs, c'est que l'homme a effectué des modifications sur certaines armes, devenant illégales. "Il a fait des modifications sur certaines armes de catégorie B (soumises à autorisation et C (soumises à déclaration). Avec ces modifications, elles ont changé de catégorie, elles sont passées en catégorie A, les armes interdites à l'achat et à la détention", détaille le colonel Jourdren.
"On est sur des armes de gros calibres, le stock de munitions est colossal, c'est un véritable arsenal", estime le colonel.
L'homme a également tenté de se procurer "certains équipements dont il n'avait pas l'autorisation", mais les vendeurs ont refusé. "Ils sont très à cheval sur la réglementation", se félicite-t-il. Devant les enquêteurs, l'homme s'est "retranché derrière la passion des armes, la frénésie d'achats", ajoute le colonel.
Le quarantenaire, mis en cause pour "modification d’une arme entraînant un changement de sa catégorie" et "détention non autorisée d’armes", a été condamné le 23 octobre par le tribunal correctionnel d’Évreux à 18 mois de prison dont douze avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve. Il a bénéficié d’un aménagement de peine avec une détention à domicile sous bracelet électronique. Il s’est vu confisquer l’ensemble des armes et munitions saisies. Il est condamné également à une interdiction de détenir des armes pendant 15 ans.