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Calvados

"Une valeur symbolique": un internaute menace un député du Calvados et reçoit une amende de 33,76 euros

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Christophe Blanchet, élu MoDem de la 4e circonscription du Calvados, souhaitait que le responsable rende à l'État français l'équivalent des deux heures de travail parlementaire perdues avec le dépôt de plainte.

Janvier 2024. Christophe Blanchet, député MoDem de la 4e circonscription du Calvados, reçoit un message privé sur son compte Facebook: "Dis-toi une chose Blanchet. La révolution est en marche et les gens comme toi, on va les retrouver".

Un taux horaire de 16,88 euros

L'élu normand porte plainte pour menaces. L'auteur du message est identifié et condamné à une amende, a annoncé le député mercredi 19 février. À la demande de Christophe Blanchet, le montant de la sanction est symbolique: 33,76 euros.

Interrogé par BFM Normandie, le natif de Caen s'explique: "J'ai dit au procureur: "Voilà, je gagne 6.500 euros net par mois. [...] Face à cette indemnité-là, je fais 90 heures de travail par semaine. Ce qui ramène le taux horaire à 16,88 euros."

Or le dépôt de plainte au commissariat de Troarn a coûté au député deux heures de son temps. "Pendant ces deux heures de temps où j'ai été indemnisé, je n'ai pas fait mon rôle de député. J'ai demandé symboliquement au procureur que cette personne rembourse à la République les deux heures de temps qui ont privé l'élu, représentant du peuple qu'est le député, de faire sa mission de député", déroule le Normand.

"La liberté d’expression ne signifie pas l’impunité"

Christophe Blanchet s'en réjouit, "le procureur a entendu cette demande" et l'a intégrée à ses réquisitions. "Ça a été accepté et je l'en remercie parce que ça a une valeur symbolique", estime-t-il.

À présent, le député centriste "espère que cette personne, qui a eu peut-être des mots déplacés au mois de janvier 2024, se dira que rien n'est gratuit. Et que lorsqu'on porte atteinte à des élus, c'est son portefeuille à soi-même que l'on atteint aussi".

Sur Facebook, le 13 février, Christophe Blanchet rappelait que les "élus doivent exercer leurs fonctions sans subir de harcèlement ou de menaces notamment par le biais du numérique". Et d'ajouter: "la liberté d’expression ne signifie pas l’impunité".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions