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Agents pénitentiaires tués: l’intersyndicale déplore l’annulation de la venue d’Emmanuel Macron pour l’hommage à Caen

Le président de la République Emmanuel Macron, le 8 avril 2024 à l'Élysée.

Le président de la République Emmanuel Macron, le 8 avril 2024 à l'Élysée. - SARAH MEYSSONNIER / POOL / AFP

Le chef de l'État devait présider la cérémonie nationale en l'honneur de Fabrice Moello et Arnaud Garcia, tués par le commando qui a libéré Mohamed Amra le 14 mai. Il n'y participera finalement pas pour cause de voyage urgent en Nouvelle-Calédonie.

Emmanuel Macron s'envolera dans la soirée de ce mardi 21 mai pour la Nouvelle-Calédonie. Sur place, le chef de l'État doit installer une "mission" visant à faciliter le retour au calme après les émeutes et à renouer le dialogue. Un voyage ultramarin d'une journée qui a pour conséquence de chambouler l'agenda présidentiel.

Mercredi 22 mai, Emmanuel Macron devait en effet présider l'hommage national rendu dans l'ancienne maison d'arrêt de Caen à Fabrice Moello et Arnaud Garcia. Les deux agents pénitentiaires ont été abattus le 14 mai par un commande venu libérer un détenu, Mohamed Amra, alors qu'ils convoyaient en fourgon au niveau du péage d'Incarville (Eure). Trois de leurs collègues ont été blessés.

Cette volte-face suscite l'amertume de l'intersyndicale représentant les agents pénitentiaires, une profession meurtrie et particulièrement mobilisée depuis le drame. Cette dernière, dans un communiqué publié ce mardi 21 mai, regrette "un nouveau coup de massue pour les personnels pénitentiaires".

"Sacrifice ultime"

"Ils voyaient, dans la présence du président de la République, l’honneur de toute la Nation envers leurs camarades Arnaud et Fabrice, tombés pour la France", écrit l'intersyndicale.

"Plus largement, être à leurs côtés en cette circonstance tragique témoignait la reconnaissance officielle de leur propre engagement sans faille au service de la Justice", déroule-t-elle encore.

Les représentants des agents pénitentiaires disent comprendre "l'urgence" de la situation en Nouvelle-Calédonie. Mais ils estiment que la visite express du président de la République dans l'archipel aurait pu être programmé à l'issue de l'hommage national, compte tenu du "sacrifice ultime que nos camarades ont fait".

Les familles des victimes reçues par le président

Une "cruelle désillusion", qui pourrait même selon l'intersyndicale "être considérée comme un manque de respect des personnels pénitentiaires dont les missions sont essentielles au maintien de la sécurité publique de notre nation".

Et les représentants syndicaux de citer le sociologue et philosophe Edgar Morin en conclusion de leur communiqué: "À force de sacrifier l’essentiel à l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel".

Interrogé à ce sujet par le député Thomas Rudigoz à l'Assemblée nationale dans l'après-midi de ce mardi 21 mai, Éric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice, a annoncé qu'Emmanuel Macron avait reçu les familles des victimes de l'attaque du fourgon pénitentiaire. Selon l'entourage du chef de l'État, "il était inconcevable de ne pas le faire".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions