Calvados: un rucher-école menacé par l'augmentation du nombre de frelons asiatiques

Cette année, l'association a compté "quatre à cinq frelons par ruche". Un nombre largement suffisant pour décimer toute la population d'abeille.

A Mondeville, dans le Calvados, Fabrice Poultier a de quoi être fier. En septembre, ce dernier a fêté les 20 ans de l'école associative d'apiculture dans la commune périphérique de Caen. L'apiculteur y partage sa passion pour les abeilles auprès d'une quarantaine d'élèves. Mais sur place, un convive qui n'était pas désiré s'est invité à la fête: le frelon asiatique.

Des ruches mises à l'abri en Suisse normande

Cette année, les ruches de l'école en sont infestées et le nombre de ces insectes tueurs d'abeilles a explosé en l'espace d'un an. "On a à peu près trois fois plus de nids de frelons qui ont été déclarés cette année", indique Fabrice Poultier sur notre antenne.

"Nos abeilles, on le voit bien, ont au moins quatre à cinq frelons par ruche. Ça décime complètement nos ruchers", confie le responsable du rucher-école de Mondeville au micro de BFM Normandie.

Seule solution trouvée par le professionnel? Le déplacement en urgence de toutes les ruches de l'école. Fabrice Poultier va les envoyer sur un terrain refuge en Suisse normande, là où les hivers sont plus rudes et où les frelons ne survivent pas à la baisse des températures.

"Cela va être très compliqué l'année prochaine d'avoir suffisament de ruches pour faire les cours et c'est pour ça qu'on fait une opération un peu spéciale en fin de saison, de façon à les envoyer sur un terrain qui est moins infesté de frelons pour pouvoir en avoir un maximum qui passent l'hiver", explique ce dernier.

Des insectes méconnus

Pour l'instant, il s'agit de la meilleure arme dont dispose l'apiculteur, car les experts comme lui manquent encore d'une parfaite connaissance du frelon asiatique, apparu très récemment dans notre pays.

"Ils sont arrivés en France aux alentours de 2004, par Bordeaux, dans des bateaux", rappelle Fabrice Poultier.

Cette opération, justement, va permettre de protéger une espèce sérieusement menacée, l'abeille noire. A cause des frelons, l'apiculteur s'inquiète et craint une baisse des récoltes de miel au printemps prochain.

L'an dernier, près de 3000 nids avaient été détruits dans le Calvados, soit six fois plus qu'en 2017. La tâche reste colossale tant les experts ne savent pas eux-même estimer précisement la population de frelons dans l'Hexagone.

Aubert Guinamard avec Alixan Lavorel