Calvados: l'école des Monts-d'Aunay ne portera plus le nom de son ancien directeur, accusé de violences

L'école élémentaire de la commune ne portera finalement plus le nom de "Pierre Lefèvre", un ancien enseignant accusé de nombreuses violences par un collectif qui s'opposait fermement à ce nom d'école.

Le tribunal administratif de Caen a tranché: l'école élémentaire des Monts-d'Aunay portera le nom de la commune. Fini le nom de "Pierre Lefèvre", choisi par le conseil municipal il y a deux ans pour rendre hommage à l'ancien directeur.

Cette délibération municipale avait fait polémique et abouti à la formation d'un collectif d'opposants qui dénonce les violences dont aurait fait preuve l'enseignant dans les années 1960. "On attend un exemple pour une école", explique le membre du collectif "Non à l'école Pierre Lefèvre" François Hanesse.

"Quand en plus, on sait que cet instituteur était violent, évidemment c'est un symbole terrible pour l'avenir de nos enfants."

François Hanesse décrit des gestes violents de l'ancien enseignant envers ses élèves comme "des jets de tampons à tir tendu, de craies" ou des "oreilles tirées, voire des enfants soulevés par les oreilles".

"On peut parler de claques, on peut parler de coups. On peut parler d'enfants qui sont arrachés de leur place et jeté sur le tableau, d'un enfant qui a passé du temps les genoux sur une règle carrée, d'un autre qui s'est vu la tête plongée dans le seau contenant l'éponge", énumère sans hésiter le Calvadosien.

"Cela nous a paru légitime"

De son côté la mairie se défend. Elle affirme ne pas avoir eu connaissance des violences supposées de l'ancien directeur d'école. Elle a annoncé qu'elle ne ferait pas appel de la décision de justice.

"Nous avons souhaité, le conseil municipal et moi-même, rendre hommage à un homme qui a consacré 36 ans de sa vie à la commune, et qui par la même occasion avait été directeur de cette école puisqu'il y était enseignant", précise la maire de la commune Christine Salmon.

"Donc cela nous a paru légitime de pouvoir donner son nom à l'école", conclut-elle. Philippe Sicot, un ancien élève de Pierre Lefèvre, avait confié à BFMTV en novembre 2022 avoir contacté la maire pour lui décrire le passé du directeur. "Le seul argument des détracteurs de notre mouvement c'était 'oui mais à l'époque c'était comme ça'."

Désormais, la plaque nominative de l'école Pierre Lefèvre, surnommée par le collectif "la plaque de la honte", appartient au passé.

Cette histoire désormais close, la mairie a tout de même tenu à préciser qu'aucune rue, place ou bâtiment public des Monts-d'Aunay ne sera renommé avant la fin du mandat du conseil municipal en place, soit en 2026.

Robin Dussenne avec Juliette Moreau Alvarez