Caen: la programmation de la pièce "Loue moi ta femme" dénoncée par Osez le féminisme

Programmée au théâtre de l'Ouest à Caen en mars 2025, la pièce "Loue moi ta femme" est dénoncée par le collectif Osez le féminisme, en particulier son affiche. Le directeur du théâtre se défend.

Un propos qui ne passe pas. À Caen, dans le Calvados, l'association Osez le féminisme dénonce la programmation de la pièce Loue moi ta femme, de Caroline Steinberg, en mars 2025 au théâtre de l'Ouest.

Selon le site du théâtre, la pièce met en scène un riche célibataire qui propose à un ami de "louer" sa femme pendant une semaine afin d'aider le couple à sortir d'une très grande difficulté financière.

L'association reproche notamment le choix de l'affiche qui "a choqué vraiment beaucoup de gens", selon Juliette Lamy, militante de l'antenne du Calvados de l'association, au micro de BFM Normandie. "Ça a choqué des followers qui nous ont signalé le problème et dans le collectif, tout le monde a trouvé ça horrible", poursuit-elle.

"Une femme n'est pas un objet"

L'affiche du film représente une main d'homme avec des liasses de billets avec en arrière-plan, le corps d'une femme (dont on ne voit pas la tête) assise en robe sur un canapé.

"Ça fait écho assez lourdement à l'actualité des viols de Mazan où une femme est complètement objectifiée, comme si c'était un bien qu'on pouvait louer", continue la militaire d'Osez le féminisme 14.

"Dans le collectif, il y a beaucoup de victimes de violences sexistes et sexuelles qui ont été vraiment très choquées par l'ensemble, en dehors du titre, il y a vraiment toute l'affiche qui va avec. On trouve que ça participe à la culture du viol dans son ensemble. Une femme n'est pas un objet dont on dispose, qu'on peut louer, vendre acheter. Ce n'est pas normal", termine-t-elle.

Interrogé, Alexandre Lucas, le directeur du théâtre à l'Ouest défend ce choix. "Il n'y a qu'à regarder notre programmation: on invite des personnes drag, des personnes trans, c'est très éclectique", assure-t-il.

Avant de terminer: "En plus, la pièce en question est écrite par une femme, je n'ai rien d'autre à ajouter."

Marine Langlois