Biodiversité, collision avec les avions… pourquoi des biologistes scrutent les oiseaux près de l'Aéroport de Caen

Observer des oiseaux sur le tarmac. Les biologistes de l'association Aérobiodiversité ont mené une action à l'aéroport de Caen Carpiquet (Calvados) pour observer la faune et la flore présente sur les 137 hectares de verdure qui entourent la piste. Dans cette zone vierge de toute construction, la nature a retrouvé ses droits.
"On va aller sur le terrain pour faire un petit tour de la plateforme pour voir si on voit des oiseaux ou d'autres choses sympathiques. On va en profiter pour aller récupérer l'enregistreur à chauve-souris qu'on a posé hier", explique Anna Fresné, botaniste de l'association Aéro Biodiversité, à BFM Normandie.
Recenser la biodiversité
Ce fameux enregistreur se met en route dès qu'une chauve-souris passe. Les données collectées sont ensuite mises "sur des logiciels qui vont nous donner les espèces qui ont été présentes la nuit dernière", détaille Laura Martin, ornithologue de l'association Aéro Biodiversité.
Car le but d'Aérobiodiversité est de valoriser et de préserver la biodiversité dans le milieu aéroportuaire où se trouvent de vastes espaces verts.
Ces dernières "sont des zones closes, protégées de nombreuses actions humaines pour des raisons de sécurité. La nature y est ainsi souvent préservée, et pour une grande part mise à l’abri du développement urbain. (...) Cette biodiversité mérite d’être considérée, évaluée, améliorée, et elle peut participer au mieux-être de tous", explique Aérobiodiversité sur son site.
Aider les équipes de l'aéroport
La première étape est donc de collecter des données puis de faire en sorte que ces dernières permettent aux équipes de l'aéroport d'éviter les collisions entre les oiseaux et les avions pendant les phases de décollage et d'atterrissage.
"Les appareils ont besoin d'avoir toute puissance sur leur moteur. On est là uniquement pour effaroucher les espèces, on n'est pas là pour les prélever", affirme Julien Lebarbanchon, chef des pompiers de l'aéroport Caen-Carpiquet, à BFM Normandie.
Avant d'ajouter: "L'intérêt c'est de leur dire 'vous n'êtes pas positionné à l'endroit qui nous convient, par contre vous pouvez rester aux abords de la plateforme ou venir nicher lorsque les pistes n'ont pas vocation à être utilisées'".
Les observatrices travaillent également autour des aéroports de Deauville et du Havre depuis 2022, après que l'association Aéroport de Normandie ait adhéré à Aérobiodiversité. La mission doit se terminer en 2024.