Vaucluse: épuisées, les infirmières des urgences de Cavaillon alertent sur des patients "en danger"

Dans le services des urgences de Cavaillon, 20 des 25 infirmières en poste sont actuellement en arrêt-maladie. Le personnel soignant peine à suivre la cadence.

Les appels à l'aide des urgences se multiplient. Après Pontoise ou encore Thionville, c'est au tour des professionnels de santé de Cavaillon (Vaucluse) de tirer la sonnette d'alarme.

Dans les couloirs de l'établissement de santé, les patients attendent de longues heures sur les brancards avant d'être pris en charge. Pour cause, sur les 25 infirmières du service, 20 sont en arrêt-maladie pour épuisement. Le personnel soignant n'arrive plus à suivre la cadence, ce qui place les patients en "danger", affirment certains d'entre eux.

"Ils (les patients, ndlr) sont en danger et on a eu des complications avérées. On a eu des pertes de chance irréversibles faute de soins, dans le sens où, quand on est un ou deux, on ne peut pas faire le travail de quatre personnes", explique une infirmière à BFMTV.

Avant d'ajouter: "Les temps d'attente sont très longs, les temps de prise en charge s'agrandissent pendant des heures et des heures."

17 heures d'attente

Preuve à l'appui, la mère de Mario a dû patienter près de 17 heures avant d'être prise en charge. "Elle est arrivée avec les pompiers le dimanche à 23h. On a attendu jusqu'à lundi 16h, de savoir ce qu'elle avait. Elle est restée souffrante jusqu'à ce moment", détaille-t-il.

Une situation qui choque le personnel soignant. Marc Berthoux, médecin, explique n'avoir jamais vu ça depuis le début de sa carrière et parle de conditions de travail inhumaines.

"Quand j'étais plus jeune, on voyait des images du 19e siècle avec ces hospices de bonnes, avec les malades alignés et des bonnes sœurs qui passaient entre. On en est là. En ce temps-là, ils avaient des lits chacun. Là, certains n'ont pas de lit", dénonce-t-il.

Le personnel soignant des urgences de Cavaillon en appelle au gouvernement et au ministre de la Santé pour trouver une solution concernant le manque de personnel. Vendredi dernier, lors de ses vœux aux soignants, Emmanuel Macron a déclaré vouloir "sortir de ce jour de crise sans fin". Il a également annoncé le recrutement de 6000 assistants médicaux ou encore la réorganisation du travail à l'hôpital.

Pierre Barbin, Alexis Pluyette et Lola Baille avec Marine Langlois