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Rénovation de Notre-Dame de la Garde: LFI dénonce les 1,7 million d'euros d'argent public, la droite s'offusque

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Les Insoumis des Bouches-du-Rhône ont dénoncé mercredi 2 avril les 1,7 million d'euros que des collectivités locales s'apprêtent à verser au diocèse pour le chantier de rénovation de la basilique de Notre-Dame de la Garde. LFI rappelle que l'opération devait initialement reposer sur des capitaux 100% privés. "Honte à vous", a répliqué Martine Vassal.

Alors que le chantier de rénovation de Notre-Dame de la Garde a démarré le 11 février dernier, les Insoumis des Bouches-du-Rhône s'émeuvent des subventions publiques votées ces dernières semaines pour participer au financement des travaux.

Dans un communiqué de presse diffusé mercredi 2 avril, la formation politique passe en revue les aides votées par la ville de Marseille, la métropole, le Conseil départemental et le Conseil régional pour un total de 1,7 million d'euros.

LFI accuse ces collectivités de contourner la loi de séparation des Églises et de l'État en versant de l'argent pour un bâtiment non-classé appartenant au diocèse, plutôt que de consacrer ces financements publics aux besoins des habitants.

Contre-attaque de Martine Vassal

Ciblée par ces déclarations en tant que présidente du Conseil départemental et de la métropole, Martine Vassal a répondu le jour même par une saillie sur X.

"Honte à vous! S’attaquer à la Bonne Mère ! Oui Messieurs Sébastien Delogu et Manuel Bompard, je suis fière de participer au financement de notre Bonne Mère", a réagi l'élue.

Elle a poursuivi: "Classée ou non, elle est inscrite dans le cœur de chaque Marseillais, de toutes les communautés, femmes, hommes et enfants. En attaquant la Bonne Mère, ce sont les Marseillais que vous attaquez. Votre communautarisme est écœurant. Vous ne respectez ni Marseille, ni la France".

Le président du Conseil régional, Renaud Muselier s'est également défendu via son entourage qui considère que "Notre-Dame de la Garde est un symbole de tous les Marseillais qui dépasse très nettement le caractère religieux".

Le directeur de cabinet de Sébastien Delogu se défend

Invité de BFM Marseille Provence ce jeudi 3 avril, Hedi Bounouar, militant LFI et directeur de cabinet du député Sébastien Delogu a développé l'argumentaire de son parti pour couper court aux attaques.

"Évidemment que l'on est pour la rénovation, ça n'a pas de sens d'être contre. Mais elle appartient au diocèse et elle n'est pas classée aux Monuments historiques. Donc soit on classe Notre-Dame de la Garde et à ce moment-là, c'est à l'État de payer, soit elle reste non classée et c'est au privé, comme c'était prévu au départ, de payer", a-t-il indiqué.

Pour le collaborateur du député LFI, ces collectivités consacrent une partie de leur budget à un sujet qui ne relève pas de leurs compétences. "Elles vont hors compétence financer une rénovation, demain, s'il y a des élus LFI on n'utiliserait pas l'argent public de cette manièr, d'autant qu'il se fait de plus en plus rare dans les collectivités et qu'il y a tout un tas d'urgences dans l'éducation, les transports, la voirie, les déchets".

Un constat partagé d'un déficit de Monuments historiques

Pour Hedi Bounouar, la basilique devrait être classée aux Monuments historiques. Le militant LFI a rappelé que Marseille bénéficiait de moins d'une centaine de classement alors que Bordeaux ou Lyon en comptent le triple.

Ce constat rejoint celui dressé le 16 janvier dernier par Rachida Dati, ministre de la Culture qui avait annoncé qu’une cinquantaine d’édifices de la cité phocéenne allaient bénéficier d’un classement au titre des monuments historiques.

Florent Bascoul