Provence-Alpes-Côte-d'Azur: Renaud Muselier veut la reconnaissance faciale dans les lycées

Faut-il de la reconnaissance faciale dans les lycées? Alors que des interrogations se posent sur la sécurité au sein des lycées français, qui plus est dans un contexte d'alerte urgence attentat après l'attaque terroriste à Arras (Pas-de-Calais), le président de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur a remis le couvert sur la question, en marge de la dernière assemblée plénière de la région Sud, le jeudi 26 octobre dernier.
"Il me parait tellement évident que la reconnaissance faciale soit mise en place, car ça aide! Cela aide à la sécurité, à la rapidité d'intervention, c'est beaucoup plus facile et ça ne nuit pas aux libertés, bien au contraire!", insiste Renaud Muselier auprès de BFM Marseille Provence.
"La population y est beaucoup plus favorable"
Pour ce faire, le président de la région a assuré au média Marsactu.fr qu'il allait déposer un nouveau dossier auprès de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) d'ici à "la fin de l'année" 2023.
"Nous allons le modifier et réexpliquer pourquoi, compte tenu du contexte, il serait intéressant qu’ils évoluent", a-t-il notamment affirmé.
"C'est en temps moderne le livret scolaire que l'on avait quand on était plus jeunes. Donc aujourd'hui la population française y est beaucoup plus favorable, les drames qui ont atteint nos lycées renforcent quand même la qualité du dossier qui est le nôtre", justifie encore Renaud Muselier.
La volonté de Renaud Muselier date en réalité d'il y a plusieurs années. En octobre 2019 dernier, la Cnil et le tribunal administratif avaient refusé cette demande d'expérimentation qui devait prendre place dans deux lycées à Marseille et Nice.
Un syndicat pointe la similitude avec "le milieu carcéral"
Mais le dispositif, aujourd'hui, est loin de faire l'unanimité. Les syndicats de l'éducation restent perplexes par rapport à l'image renvoyée par cette initiative.
"Des barreaux, des portiques, de la reconnaissance faciale, moins d'échanges, moins de personnel... C'est en fait ce qui est en train de se passer dans le système carcéral", dénonce Ramadan Aboudou, secrétaire académique adjoint du SNES FSU 13 sur BFM Marseille.
"Ce n'est pas ce que l'on veut! On accueille des jeunes de trois à 18 ans... Que leur offre-t-on et comment leur présente-t-on l'école? Ce n'est pas la vision de l'école que j'avais, que je me fais aujourd'hui et que mon syndicat porte", conclut-il.
Depuis la mort du porfesseur Dominique Bernard à Arras, de nombreuses alertes à la bombe et tentatives d'intrusion ont été relevées dans des établissements scolaires.