Projet de rénovation, lutte contre les points de deal... Quel avenir pour le quartier Barriol à Arles?

"Il ne faut pas l'oublier ce quartier". Regroupés en fin de journée près d'une pizzeria de la cité Barriol, quartier populaire d'Arles, ces jeunes habitants se sentent, pour la plupart, exclus et réclament plus d'attentions envers ce quartier prioritaire de la ville.
"Un boucher qui ouvre deux, trois fois par semaine, on ne peut pas aller faire des courses... Il y a du potentiel parce qu'il y a des jeunes qui sont déterminés à travailler, mais vu qu'on vient d'ici on n'a jamais de portes ouvertes", estime l'un d'eux sur notre antenne.
"Les balayeurs, ceux qui ramassent les poubelles... C'est des gens du quartier qui le font", assure un autre habitant qui souhaite que des activités pour les enfants soient mises en place à Barriol. "Ils traînent ici, et c'est pas trop bon", estime ce dernier au micro de BFM Marseille Provence.
En déplacement dans la cité Barriol ce mercredi 24 janvier, la préfète de police des Bouches-du-Rhône a défendu la stratégie de l'Etat vis-à-vis de ce quartier populaire et a détaillé des mesures de lutte contre le trafic de stupéfiants qui gangrène le quartier.
Rénovation du quartier d'ici 2030
Au cœur de la cité, un centre commercial possède plusieurs commerces fermés. Cet espace très souvent occupé par les dealers. Dans le cadre de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), le quartier doit être entièrement rénové d'ici 2030.
La mairie souhaite raser entièrement cette structure et de déplacer les commerces en pied d'immeubles. Autre objectif pour la ville d'Arles, assurer encore plus la sécurité des habitants.
"Aujourd'hui, la police municipale vient travailler à Barriol, vient faire des rondes, vient aider la police nationale dans le cadre de la lutte contre le trafic de stupéfiants. Pour ça, il a fallu qu'on les arme, qu'on leur donne les outils pour pouvoir venir sur ces opérations", explique Mandy Graillon, déléguée à la sécurité de la ville d'Arles.

"Nous les chassons à chaque fois"
En trois ans, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône a multiplié par trois les interpellations de trafiquants de drogue à Arles. À l'image des cités de Marseille, les forces de l'ordre poursuivent le travail de pilonnage pour déstabiliser les dealers.
"Nous les chassons à chaque fois. Ils ont du mal à recruter de nouvelles petites mains pour vendre", assure la préfète de police des Bouches-du-Rhône au micro de BFM Marseille Provence.
Et de poursuivre: ils ont besoin de vendeurs, de lieux pour se cacher, de guetteurs et donc comme on multiplie les interpellations, au bout d'un moment ils ont un problème de ressources humaines, de logistique".
Cette année, un nouveau type de patrouille doit voir le jour à Barriol. Une police de contact ira notamment directement à l'approche des commerçants.