Présidentielle: Marseille, la bête-noire de la campagne d'Éric Zemmour

Eric Zemmour arpente un marché de "biffins" à Marseille, le 2 avril 2022 - bERTRAND GUAY © 2019 AFP
A huit jours du premier tour de l'élection présidentielle, le candidat de Reconquête a connu un nouveau déplacement compliqué à Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, où il a été exclu d'un terrain de football en salle appartenant à Zinédine Zidane ce samedi après-midi. Un nouvel incident qui s'inscrit dans une série de faux-pas marquants de la campagne d'Éric Zemmour dans la cité phocéenne.
Une promenade sous les huées
L'ancien journaliste au Figaro n'est pas encore officiellement candidat lorsqu'il se rend à Marseille en novembre dernier. Alors qu'il patine dans les sondages après une montée fulgurante, Éric Zemmour veut se relancer, mais sa visite de deux jours ne se passe pas comme prévu.
Son arrivée s'avère déjà ratée. Alors que des manifestants l'attendent à la gare de Marseille, le polémiste préfère descendre du train à Aix-en-Provence, son équipe accusant "des médias" d'avoir transmis son programme à des "organisations en relayant les appels à la violence contre Éric Zemmour".
Arrivé sur place, le polémiste déambule seul dans les rues, sans rencontrer d'habitants et se fait même chahuter par des habitants qui l'interpellent: "Zemmour casse-toi, Marseille antiraciste". "Ce n'est pas des Marseillais, c'est des militants", répondra-t-il.
Un doigt d'honneur immortalisé
Après une visite dans le quartier historique du Panier et de la basilique Notre-Dame de la Garde, le polémiste se fait ensuite remarquer par une sortie virulente sur l'immigration.
"Marseille est désintégrée par l'immigration. (...) Si on ne fait rien, toute la France sera comme Marseille, une ville submergée par l'immigration et en partie islamisée", clame-t-il devant la presse.
Alors qu'il avait prévu de donner un point presse sur le parvis de la basilique, le diocèse a demandé au candidat de ne pas s'exprimer dans l'enceinte de Notre-Dame de la Garde, rappelant qu'il s'agit "d'un lieu privé et surtout d'un lieu sacré". Sa prise de parole est finalement déplacée.
Le lendemain, Éric Zemmour perd carrément ses nerfs. Alors qu'une opposante lui adresse un doigt d'honneur, au moment où il montait dans sa voiture, l'ancien journaliste lui rend la pareille. Un moment capturé par un photographe de l'Agence France-Presse (AFP) et qui fera le tour des réseaux sociaux. Le retour du candidat gare Saint-Charles se fait ensuite à nouveau sous les huées des Marseillais.
Expulsé d'un terrain de foot par le frère de Zidane
Ce samedi, nouveaux faux-pas pour le candidat d'extrême-droite. Pour le dernier week-end de campagne avant le premier tour, le candidat se rend sur un marché aux puces illégal du 15e arrondissement de Marseille.
Au cours de sa déambulation, Éric Zemmour se lâche à nouveau sur la question de l'immigration et déclare à la presse qu'il faut "nettoyer cela, physiquement, nettoyer les gens qui font tous ces trafics, les renvoyer d'où ils viennent car pour la plupart ce sont des clandestins, de quelque nationalité qu'ils soient. Il faut les renvoyer chez eux et il faut ne plus les laisser ici, c'est simple".
Interrogé sur la reprise ou non à son compte de l'image du Kärcher, utilisée par Nicolas Sarkozy avant d'être reprise par Valérie Pécresse en début de cette campagne, Éric Zemmour persiste: "C'est plus que le Kärcher."
Dans l'après-midi, le polémiste tente de casser son image en se rendant sur un terrain de football en salle d'Aix-en-Provence, propriété de Zinédine Zidane. Equipé de crampons et d'un short, Éric Zemmour échange quelques passes sous l'oeil des caméras, avant d'être brusquement expulsé par le frère de la légende du football, mécontent de la présence des médias.
Après un moment de confusion, le candidat quitte les lieux avec son équipe, clôturant un nouveau déplacement manqué.