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Le RN se déchire à Marseille autour d'Eric Zemmour

Stéphane Ravier et Eric Zemmour à Marseille le 27 novembre 2021.

Stéphane Ravier et Eric Zemmour à Marseille le 27 novembre 2021. - NICOLAS TUCAT / AFP

Le RN marseillais se déchire après un parrainage accordé à Eric Zemmour.

Un parrainage accordé à Eric Zemmour divise le Rassemblement national à Marseille où le sénateur Stéphane Ravier a dénoncé vendredi "un appel au flingage", après le départ de son groupe au conseil municipal d'un conseiller de Marine Le Pen.

Franck Allisio, vice-président du groupe RN à Marseille, porte-parole du RN et conseiller de Marine Le Pen, a annoncé mardi son départ avec trois autres élus du groupe municipal RN, en raison du maintien dans ce dernier d'une élue RN (exclue depuis) Sophie Grech, qui a donné son parrainage à Eric Zemmour pour la présidentielle.

"Un acte de sabotage", selon Franck Allisio, qui voit son départ du groupe, "tant que Sophie Grech y restera", comme une "solution de compromis" prise en accord avec Marine Le Pen et un "appel à la raison" pour Stéphane Ravier, qui refuse d'exclure Sophie Grech.

"Un message de désunion"

"Ça ne donne pas une image positive à cette campagne de voir le porte-parole (...) du Rassemblement national envoyer un message de désunion comme celui-ci. C'est un appel au flingage", a dénoncé ce vendredi le sénateur RN dans l'hebdomadaire ultraconservateur Valeurs Actuelles.

"Si on veut me mettre à la porte, qu'on me le dise. Au moins ce sera clair", a ajouté l'élu, cité parmi ceux tentés de rejoindre Eric Zemmour, qui a déjà débauché trois eurodéputés du RN ainsi que plusieurs conseillers régionaux.

"Quoi qu'il arrive, il nous faudra un grand rassemblement. Et que je sache, on ne commence pas un rassemblement en flinguant ceux qui sont au RN depuis 30 ans", considère le sénateur RN, qui veut jouer les "casques bleus" entre les deux camps à l'extrême droite.

Une rencontre avec Jordan Bardella la semaine prochaine

"Il paraît que certains sont dans la taqiya (dissimulation, ndlr), eh bien certains lancent des fatwas (condamnations, ndlr). C'est comme ça qu'on crée du ressentiment, des tensions et de l'animosité. Alors qu'il devrait fédérer, il (M. Allisio) préfère dynamiter", estime Stéphane Ravier, qui doit rencontrer le président du RN Jordan Bardella "en début de semaine prochaine".

Marine Le Pen, qui réunit ses troupes samedi à Reims, avait appelé samedi "ceux qui veulent partir" du RN à partir "maintenant". Elle accuse aussi Eric Zemmour de "communautarisme" et d'attirer des "catholiques traditionalistes", des "païens, et quelques nazis".

CB avec AFP