Pourquoi le bassin méditerranéen est déjà en alerte incendie en plein hiver

Alors que nous sommes en plein hiver, les pompiers du bassin méditerranéen sont déjà sur le qui-vive. Pour cause, la région est en alerte incendie, un phénomène précoce, seulement en février.
"Nous ne sommes effectivement pas à l'abri de ce type de situation compte tenu de la conjonction de deux facteurs: un déficit de précipitation d'une part et plusieurs épisodes tempétueux", explique le Colonel Pierre Bépoix, chef de corps adjoint des pompiers des Bouches-du-Rhône au micro de BFMTV.
Le colonel ajoute que cette situation "justifie une mobilisation particulière des pompiers des Bouches-du-Rhône avec un groupe d'intervention en plus des effectifs traditionnellement positionnés dans les centres de secours".
Précipitations faibles
En effet, si le soleil est bien présent dans la région, la pluie quant à elle se fait rare. Pour retrouver des précipitations significatives dans les Bouches-du-Rhône, il faut remonter au 27 décembre dernier. Au micro de BFM Marseille Provence le 3 février, Paul Marquis, expert météo pour les pompiers du département, alertait sur "36 jours sans pluie".
"Il n'a pas plu en janvier, ce n'est pas arrivé depuis 39 ans dans la région. C'est quand même notable. On a eu un incendie sur Lançon-Provence assez inhabituel avant hier (le 1er février, ndlr) qui a détruit trois hectares. Hier (le 2 février, ndlr), un autre incendie à Peynier qui a détruit un hectare", avait détaillé Paul Marquis.
Pour l'expert météo des pompiers de Bouches-du-Rhône, les incendies "commencent déjà très tôt dans la saison, normalement c'est plutôt début juin, même en juillet". Il parle d'un phénomène "assez surprenant" qui donne "des raisons de s'inquiéter pour l'été à venir".
La situation n'est pas meilleure dans les départements voisins. Dans les Alpes-Maritimes, seulement 0,2 mm de précipitations ont été enregistrées à Peira en janvier, un record mensuel. Dans le Var, au Luc on a comptabilisé seulement 0,8mm de pluie le mois dernier, une commune où à l'inverse, un record d'ensoleillement a été battu avec 301 heures en 2022. D'après Météo France, le déficit régional de pluie dans la région est de 90% pour le mois de janvier.

Épisodes tempétueux
Autre facteur pouvant favoriser les incendies: le vent. En janvier, le Var, les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône ont déjà été placés en vigilance jaune, voire orange pour le Var, pour vents violents.
Plusieurs épisodes tempétueux ont touché le bassin méditerranéen ces derniers jours, notamment un "coup de tabac" en début du mois, c'est-à-dire "un coup de vent qui est très fort, mais aussi assez bref", avait détaille l'expert météo Yohan Laurito au micro de BFM Toulon Var. Le 31 janvier dernier, les rafales ont atteint les 171 km/h à Bec de l'Aigle dans les Bouches-du-Rhône ou encore 147 km/h à Castellet dans le Var.
Ce lundi, se sont des rafales allant jusqu'à 113 km/h qui ont été enregistrées à Salon-de-Provence, dans les Bouches-du-Rhône ou encore 111 km/h au Mas dans les Alpes-Maritimes.
Face à cette période de sécheresse et ces épisodes venteux, les sapeurs-pompiers tiennent à partager les mêmes messages de prévention d'en plein été. Parmi ces derniers: ne pas jeter les mégots de cigarette, éviter les barbecues et les travaux par point chaud à proximité des massifs forestiers mais également respecter les obligations légales de débroussaillement en amont de la période estivale.