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Plan "Marseille en grand": les 59 écoles "laboratoires" dévoilées, leur profil critiqué par les syndicats

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Parmi les écoles marseillaises retenues pour cette expérimentation, seulement 33 font partie du réseau d'éducation prioritaire renforcé (REP+). Un chiffre pointé du doigt par les syndicats.

Les écoles "laboratoire" de Marseille voulues par le président Emmanuel Macron ne font toujours pas l'unanimité, tant dans le choix des établissements que dans la mise en oeuvre des projets, et soulèvent encore beaucoup de questions, selon les syndicats.

C'était la grosse surprise des annonces du plan "Marseille en grand" d'Emmanuel Macron en septembre: en sus des 400 millions d'euros promis pour rénover les écoles, le chef de l'Etat avait affiché sa volonté de faire d'une cinquantaine d'écoles marseillaises "un laboratoire de liberté et de moyens" dès septembre 2022. L'objectif est notamment d'attirer des enseignants dans des quartiers jugés "difficiles".

59 écoles retenues, 33 en Rep+

59 écoles ont été retenues, sur les 64 candidatures déposées selon le rectorat - la ville compte 470 écoles primaires. Surprise: d'après les syndicats, 26 ne font pas partie du réseau d'éducation prioritaire renforcé (Rep+).

"On voit que dans le 3e typiquement, il n'y a que trois écoles qui ont été 'lauréates' de cette expérimentation alors qu'on sait très bien que dans le 3e arrondissement, on a vraiment une grosse problématique et des gros besoins au niveau des écoles. On peut se dire qu'a priori, les critères n'ont pas été forcément les plus pertinents", explique Cécile Baron, administrative FCPE 13 au micro de BFM Marseille Provence.
Les 59 écoles "laboratoires" choisies dans le cadre du plan "Marseille en grand".
Les 59 écoles "laboratoires" choisies dans le cadre du plan "Marseille en grand". © BFM Marseille Provence

L'inspection académique de son côté, assure à l'AFP que toutes "se situent dans des quartiers où l'indice social est faible et donc ayant des besoins éducatifs et sociaux élevés".

"Le peu de candidatures s'explique par la forte mobilisation intersyndicale contre le projet: beaucoup d'écoles visées ont boycotté l'appel de l'académie, qui a dû multiplier les appels pour trouver des candidats", assure Virginie Akliouat, secrétaire générale du SNUipp-FSU 13.

Le recrutement contesté

Les syndicats enseignants dénoncent surtout le volet "recrutement" du projet d'Emmanuel Macron, qui prévoit que le directeur d'école -un enseignant sans prérogative hiérarchique- choisisse l'équipe pédagogique.

"On est opposé au fait qu'il y ait un recrutement spécifique quelle que soit sa forme dans ces écoles-là. On n'a pas de compétences particulières ou supplémentaires à avoir pour enseigner dans ces écoles plutôt que dans celles qui sont de l'ordre côté de la rue et qui ne font pas partie de l'expérimentation", explique Virginie Akliouat, secrétaire générale du SNUipp-FSU 13 à BFM Marseille Provence.

En visite à Marseille mi-février, le ministre Jean-Michel Blanquer a annoncé qu'"une bonne partie des enseignants de ces établissements ont souhaité rester". Selon des chiffres non définitifs de l'inspection académique lundi, trente enseignants supplémentaires seront aussi affectés dans ces écoles.

Marine Langlois avec AFP