BFM Marseille
Marseille

Marseille: un narcotrafiquant condamné à 14 ans de prison pour avoir projeté d'assassiner un chef de clan rival

Le couple avait été convoqués devant le tribunal judiciaire de Marseille le 11 juin dernier (Illustration)

Le couple avait été convoqués devant le tribunal judiciaire de Marseille le 11 juin dernier (Illustration) - NICOLAS TUCAT

Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné la "figure éminente" du clan de narcotrafiquants des "Blacks", Chaer Ali Mohamed, à quatorze ans de prison ce jeudi 13 février pour avoir projeté d'assassiner un rival.

"Figure éminente" du clan de narcotrafiquants des "Blacks", Chaer Ali Mohamed, 33 ans, a été condamné jeudi à Marseille à quatorze ans de prison, avec une période de sûreté des deux tiers, pour le projet d'assassinat du "patron" d'un clan adverse.

Les faits s'inscrivaient, selon l'accusation, dans le contexte d'une guerre entre les "Blacks" et leurs rivaux des "Oliviers A", du nom d'une cité des quartiers Nord, qui avait connu son apogée durant l'été meurtrier de 2021.

Acquisition de pistolets, balisage de véhicules et de matériel pour effacer les preuves, sonorisations sur lesquelles on entend Chaer Ali Mohamed et son ami d'enfance Djamal Soueffou évoquer des armes: "tout est significatif d'un projet criminel en cours de préparation", a relevé la procureure.

Peines conformes aux réquisitions

Djamal Soueffou a été condamné à huit ans de prison pour association de malfaiteurs. Les peines sont conformes aux réquisitions du parquet.

Le tribunal a prononcé une interdiction de séjour dans les Bouches-du-Rhône, de dix années pour le premier, de cinq années pour le second, ainsi qu'une interdiction de porter une arme pendant quinze ans.

Les préparatifs s'étaient intensifiés en octobre 2021, période à laquelle Eddy Mendil, considéré comme le chef des "Oliviers A", devait bénéficier d'une permission de sortie de prison.

"C'est l'intervention des enquêteurs qui a mis fin au projet", a assuré la procureure, réfutant tout "désistement volontaire".

L'ombre de Mohamed Amra

La magistrate a justifié la hauteur de ses réquisitions par "le pronostic défavorable pour un individu qui, dès sa sortie de prison, échafaude un projet criminel".

Libéré en novembre 2021 après une condamnation pour trafic de stupéfiants, Chaer Ali Mohamed est mis en examen pour l'assassinat en bande organisée quelques mois plus tard du livreur d'une cargaison de cannabis, qu'il conteste.

À l'origine de cette transaction, Mohamed Amra, devenu l'ennemi public numéro 1 après son évasion en mai 2024 sur un péage autoroutier dans l'Eure, au cours de laquelle un commando avait tué deux agents pénitentiaires.

Soucieuse de démontrer "une insertion de longue date dans la criminalité organisée", la procureure a également rappelé qu'en 2024, Chaer Ali Mohamed avait été renvoyé devant la cour d'assises des mineurs pour sa participation à un règlement de comptes sanglant en janvier 2009 qui avait fait trois morts, déjà dans un contexte de rivalités entre deux bandes marseillaises du narcotrafic.

Le tribunal relaxe l'ex-maîtresse

Le tribunal a relaxé l'ex-maîtresse de Chaer Ali Mohamed, à l'époque surveillante de prison, comme l'avait proposé la procureure, "à défaut d'une preuve certaine de sa participation active".

Dénonçant "une construction intellectuelle", Me Pascal Roubaud et Me Pascal Luongo, défenseurs des deux hommes, estimaient que l'enquête était restée "dans la superficialité" et le parquet "sur la crête des choses".

Selon la défense, les sonorisations du véhicule des deux prévenus attestant, selon l'accusation, de préparatifs d'un assassinat, auraient été mal retranscrites par les policiers, transformant par exemple le terme "cache" en celui de "kalach".

F.Ba avec AFP