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Mort de Colonna: la prison d’Arles débloquée par les CRS

Des surveillants devant la maison centrale d'Arles ce jeudi 4 août 2022.

Des surveillants devant la maison centrale d'Arles ce jeudi 4 août 2022. - BFMTV

Des CRS ont débloqué la prison d'Arles dans les Bouches-du-Rhône. Une centaine de surveillants étaient rassemblés en soutien à l'un de leur collègue mis en cause dans l'assassinat d'Yvan Colonna.

La prison d’Arles a été débloquée par les CRS où une centaine de surveillants étaient rassemblés devant l’établissement des Bouches-du-Rhône ce jeudi 4 août au matin.

Une quinzaine de fonctionnaires de police ont délogé le groupe de manifestants, réunis devant l’entrée, bloquée elle-même par une table de pique-nique. Les surveillants n'ont manifesté aucune résistance, ont constaté les équipes de BFM Marseille et BFMTV sur place. "Ce sont des collègues, ils nous connaissent", confirme l’un des manifestants.

Protestation après la mise en cause d’un surveillant

Des banderoles avec les noms des syndicats à l'origine de la protestation (Ufap Unsa Justice, CGT, FO) étaient accrochées à l'entrée de la prison. Ce blocage intervient en signe de protestation contre les procédures disciplinaires à l’encontre de l’agent mis en cause cinq mois après l’assassinat d’Yvan Colonna. Par ce blocage, ils entendent soutenir leur collègue qu’ils jugent "injustement accusé, à qui on veut faire porter le poids de la responsabilité de la mort d'Yvan Colonna".

"Ce qui est en jeu, c'est son honneur et celui de tout le personnel pénitentiaire. Plein de personnes ont fauté tout le long de la chaîne hiérarchique et certains s'en dédouanent, le directeur interrégional des services pénitentiaires de Marseille, le directeur de l'administration pénitentiaire lui-même", explique Benjamin Marrou, secrétaire général adjoint UFAP-UNSA justice Paca Corse.

Et d’ajouter : "On veut faire porter le poids de la responsabilité au dernier maillon de la chaîne (sans être péjoratif): le surveillant qui était présent sur l'étage le jour où Yvan Colonna a été agressé et est mort."

Un message pour Élisabeth Borne

Cette protestation pacifiste est un message transmis à la Première ministre, Élisabeth Borne : "On sait que derrière, c'est une affaire politique. On veut qu'elle change son fusil d'épaule (...) Il s'est absenté de la coursive durant un petit lapse de temps de 15 minutes, c'est un temps normal", poursuit le syndicaliste

"Donc on reconnaît qu'il n'a pas fait de faute, mais derrière, on veut quand même lui faire porter le chapeau! Ce n'est pas entendable", ajoute encore Benjamin Marrou.

Élisabeth Borne avait annoncé jeudi dernier "le déclenchement de procédures disciplinaires" à l'encontre de l'ex-directrice de la prison et d'un surveillant, après la remise d'un rapport sur l'assassinat d'Yvan Colonna qui conclut à des "manquements" de leur part.

Pour rappel, le 2 mars dernier, Yvan Colonna avait été violemment agressé dans la salle de sports de la maison centrale par Franck Elong Abé, un homme de 36 ans qui purgeait plusieurs peines dont une de neuf ans pour "association de malfaiteurs terroriste". Il est décédé des suites de ses blessures après trois semaines de coma.

Ariane Pollaert, Anaïs Crouts et Juliette Vignaud