Marseille: un collectif revendique des vols dans des Airbnb pour dénoncer les logements de tourisme

Des cafetières, des couettes, des sèche-cheveux, des décorations en tout genre... Autant d'objets qu'un collectif marseillais affirme avoir dérobé dans des logements Airbnb de la cité phocéenne.
Dans un mail adressé ce mardi 26 décembre à nos confrères de La Provence, le collectif revendique ces vols, photos à l'appui, pour dénoncer le nombre grandissant de meublés de tourisme dans type Airbnb à Marseille, ville déjà en tension en termes de logement.
"Ces perquisitions ne sont que le début d'un projet plus large, qui vise à l'éradication des Airbnb et de la présence de leurs multipropriétaires dans la cité phocéenne", déclare le mail, que BFM Marseille Provence a pu consulter.
Les actions anti-Airbnb se multiplient
Il n'a pour le moment pas été confirmé que les objets se trouvant sur les photos du mail ont bien été dérobés, ni qu'ils ont bien été volés dans des logements Airbnb: la plateforme a par ailleurs indiqué à La Provence ne pas avoir eu de retour d'hôtes concernant d'éventuels vols.
Mais cette revendication du collectif s'inscrit dans une démarche plus large d'actions militantes, qui se sont multipliées au cours de l'année pour faire la chasse aux logements Airbnb.
À l'automne, un autre collectif avait notamment "kidnappé" les boîtes à clés utilisées par les hôtes pour remettre les clés aux locataires. Dans le quartier de Noailles et sur le Cours Julien, des affiches avaient également été placardées avec les portraits des hôtes et la mention "tueurs de quartier".
La municipalité "condamne" ces actions
Cette fois-ci, le mail reçu par nos confrères est signé par la "Brigade d'Ami&Co", une allusion à peine voilée à l'adjoint au logement à la ville de Marseille, Patrick Amico.
Contacté par BFM Marseille Provence, ce dernier dit "condamner fermement" les actions du collectif, si tant est qu'elles se révèlent vraies.
"On a dépassé le stade de l'affichage politique militant, on est dans le délictueux absolu", déclare-t-il, expliquant toutefois que s'il y a bien délit, "pour que la justice le caractérise, encore faut-il que les propriétaires portent plainte. La ville n'est pas directement partie prenante."
Pour autant, Patrick Amico se prononce en faveur d'un encadrement des meublés de tourisme à Marseille. La municipalité refuse notamment 80% des autorisations de changement d'usage pour les logements. Une brigade a même été créée, avec trois agents assermentés chargés de contrôler les annonces.