Marseille: trois ans de prison ferme pour avoir dégradé une stèle aux victimes d'attentats

Le monument en hommage aux victimes d'attentats érigé à Marseille après sa vandalisation en novembre 2024. - BFM Marseille Provence
Un homme de 43 ans a été condamné à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, mardi 21 janvier à Marseille, pour avoir dégradé en novembre une stèle commémorative à la gare Saint-Charles en hommage aux victimes d'attentats, a-t-on appris mercredi auprès de l'avocat.
Sur ce monument érigé en 2018, la plaque où était inscrit "À la mémoire des victimes des attentats terroristes" avait été dérobée et son socle vitré, orné d'un drapeau français, présentait des traces noires de dégradations par incendie.
Lieux d'une attaque au couteau en 2017
La stèle avait été installée sur le parvis de la gare Saint-Charles, la principale gare de Marseille, là où deux jeunes femmes, deux cousines, Laura Paumier, 22 ans, et Mauranne Harel, 20 ans, avaient été poignardées à mort le 1er octobre 2017 par un ressortissant tunisien de 29 ans. L'auteur de l'attaque avait été abattu par les forces de l'ordre.
L'attentat avait été revendiqué par le groupe État islamique. Une revendication "opportune", selon les enquêteurs, qui n'avaient pu établir aucun lien entre le tueur et l'organisation jihadiste.
Après la dégradation, survenue dans la nuit du dimanche 10 au lundi 11 novembre 2024, le quadragénaire avait été identifié notamment grâce aux images des caméras de vidéosurveillance installées sur le parvis de la gare et placé en détention provisoire.
Cinq ans de prison ferme requis
Il était poursuivi pour "vol d'un bien culturel relevant du domaine public mobilier" et "dégradation ou détérioration du bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes". Le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison ferme contre cet homme qui était sans domicile fixe, selon son avocat Me Kevin Lefebvre-Goirand.
La dégradation de la stèle était "davantage un appel au secours, qu'un appel à la haine", émanant d'un homme "complètement désocialisé, marginalisé", a estimé Me Kevin Lefebvre-Goirand.