Marseille: six syndicalistes CGT en garde à vue pour "vols" et "destructions" commis depuis 2022

Division Nord, à Marseille. - -
Six syndicalistes de la CGT ont été placés en garde à vue jeudi à Marseille, pour des "vols" et "destructions" remontant jusqu'à juin 2022, a annoncé le parquet, la CGT dénonçant elle une "répression syndicale" liée au mouvement contre la réforme des retraites.
Deux des cinq premières gardes à vue ont été levées au cours de la journée et les trois autres prolongées, a précisé le parquet à l'AFP en fin d'après-midi. La sixième garde à vue, débutée plus tardivement, se poursuivait encore en fin d'après-midi.
Toutes ces gardes à vue ont été décidées à la suite d'une plainte déposée le 1er février par le distributeur Enedis, qui avait entraîné l'ouverture par la justice d'une enquête préliminaire.
"Dégradations suivies de vols"
Cette enquête a été ouverte des chefs de "vols dans un lieu destiné à l'entrepôt de matériels, par une personne chargée d'une mission de service public", vols "suivis de destructions en réunion par personne dissimulant volontairement ou tout en partie son visage afin de ne pas être identifiée", avait précisé à l'AFP la procureure de la république de Marseille, Dominique Laurens.
Enedis avait porté plainte pour des faits de "dégradations suivies de vols" dans des postes électriques des quartiers nord de Marseille. Selon Enedis, des "faits similaires" se seraient à nouveau produits "quelques jours plus tard" et s'étaient déjà produits six mois plus tôt, en juin 2022, a précisé la magistrate.
"Tous les faits auraient été commis en période de contestation sociale", a souligné la procureure, en expliquant que le préjudice pour les seuls faits de janvier et février était "estimé à 70.000 euros".
"Discrimination syndicale"
Pour s'opposer à cette "criminalisation de l'action syndicale", quelque 200 personnes se sont réunies jeudi après-midi devant la préfecture des Bouches-du-Rhône, où une délégation de syndicalistes a été reçue. La CGT locale a critiqué ces interpellations, survenues "à l'aube à leur domicile". Un de ces hommes aurait été "menotté devant sa fille de 13 ans".
"C'est de la discrimination syndicale et de l'intimidation: alors que le pouvoir en place n'arrive pas à avoir une majorité à l'Assemblée nationale, qu'il n'arrive pas à convaincre l'opinion publique du supposé bien-fondé de sa réforme, sa seule réponse est de passer en force en piétinant ceux qui luttent", a fustigé la porte-parole de la CGT des Bouches-du-Rhône, Jessica Jadé.
"Ce n'est pas un hasard si ça touche les énergéticiens, qui étaient très visibles dans les manifestations dernièrement", a ajouté la représentante de la CGT: "Ces inculpations sont ciblées".
"Que la justice aille chercher les vrais voleurs, ceux qui détruisent vraiment...", a déclaré de son côté Olivier Mateu, le secrétaire général de l'Union départementale CGT dans les Bouches-du-Rhône.