Marseille: onze personnes condamnées à l'issue du procès d'un des plus gros points de deal

La balance de la Justice (illustration) - AFP
Onze personnes accusées d'avoir participé au trafic de drogue de la cité des Oliviers, un des plus gros "plans stups" de Marseille, ont été condamnées ce jeudi par le tribunal correctionnel, jusqu'à six ans ferme pour un des ravitailleurs du réseau.
Les six principaux acteurs du réseau, les "ravitailleurs" selon l'accusation, ont été condamnés à des peines allant de quatre à six ans de prison ferme, avec pour la plupart l'interdiction de se rendre dans les Bouches-du-Rhône pendant cinq ans.
Les "nourrices" condamées à trois ans de prison
Les trois "nourrices" qui stockaient la drogue, deux femmes d'une trentaine d'années et un quinquagénaire, ont été condamnées à trois ans de prison dont deux ans avec sursis et purgeront leur peine ferme à domicile sous bracelet électronique. C'est en partie dans leurs appartements que la police avait saisi du cannabis, de la cocaïne et de l'ecstasy pour une valeur marchande de 1,5 million d'euros.
L'un des prévenus, absent, s'est vu condamner à 18 mois de prison et un mandat d'arrêt a été délivré à son encontre, conformément aux réquisitions de la procureure.
"Leur ancrage dans le trafic semble tel qu'aucune condamnation ne semble pouvoir les écarter", avait regretté la procureure, Magali Raffaele, notant que la plupart des prévenus sont des "récidivistes" pour qui "choisir une activité licite sera toujours moins rémunérateur".
Plus de 1.000 clients par jour
Ce point de deal des Oliviers, repéré par la police en 2019, recevait plus de 1.000 clients chaque jour, de 10h00 à 4h00 du matin, pour un chiffre d'affaires quotidien évalué à 50.000 euros, avait rappelé la magistrate.
La procureure avait également constaté qu'"après chaque vague d'arrestations, les points de vente se remettent à fonctionner, les protagonistes incarcérés sont remplacés et les chefs de réseaux continuent à diriger leurs affaires de leur lieu de détention".
Ce jeudi, le parquet de Marseille a annoncé par communiqué une nouvelle vague d'arrestations dans cette même cité du 13e arrondissement, un démantèlement qui s'inscrit "dans le prolongement des enquêtes ouvertes à la suite des nombreux règlements de compte commis durant l'été dernier".
Selon la procureure Dominique Laurens, le réseau des Oliviers A est un des plus actifs de Marseille, générant désormais quotidiennement un chiffre d'affaires de 80.000 euros.
Les Bouches-du-Rhône, et Marseille en particulier, sont le théâtre de 42% des règlements de compte recensés chaque année en France.