Marseille: le budget 2024 de la ville annulé par le tribunal administratif, l'opposition crie à "l'amateurisme"

Le conseil municipal de Marseille. - Ville de Marseille
Le tribunal administratif de Marseille a annulé jeudi 20 février le budget 2024 de la ville, voté par le conseil municipal de la cité phocéenne fin 2023, a appris BFM Marseille Provence.
"Les dépenses d’investissement pour 2024 sont ainsi évoquées de manière générale sans être assorties ni d’une prévision de leur montant ni d’une présentation des engagements pluriannuels de la commune" souligne le tribunal.
Lors de l'audience du 30 janvier dernier, la mairie avait tenté de combler les "insuffisances" reprochées par le tribunal administratif. Celui-ci avait été saisi par Didier Tani, conseiller municipal d'opposition du groupe Une Volonté pour Marseille (UVPM).
De l'"amateurisme" pour l'opposition
Dans sa décision, le tribunal estime que "les élus ne pouvaient disposer d’une vision claire du volume des dépenses d’investissement et de la programmation des engagements pluriannuels de la commune".
Fin janvier, Joël Canicave, l'adjoint de la ville de Marseille chargé des finances, assurait sur BFM Marseille Provence que cette décision n'aurait "aucune incidence" sur les habitants, le budget ayant déjà été "exécuté".
L'élu estime que le conseil municipal devra simplement revoter le texte en y ajoutant "les quatre ou cinq phrases qui manquent dans le débat d'orientation budgétaire", assurant que "le budget, lui, n'est pas attaqué". Ainsi, pour Joël Canicave, cette décision juridique est "juste un peu de temps perdu".
Des déclarations, réaffirmées ce jeudi par la municipalité dans un communiqué, qui dit prendre acte de la décision de justice. "Une procédure d'appel est en réflexion", indique aussi la ville.
De son côté le groupe d'opposition de droite, Une Volonté pour Marseille, a déjà réagi par la voix de sa présidente, Catherine Pila.
"De nouveau, Marseille et les Marseillais pâtissent de l'amateurisme de Benoît Payan et de sa majorité municipale. La deuxième ville de France voit son budget annulé pour la deuxième fois par le tribunal administratif, ce qui en dit long sur la gestion actuelle de notre ville", déclare-t-elle.
D'après l'élue, la condamnation du tribunal "n’est pas anecdotique comme le prétendent les élus de Benoit Payan, mais lourde de sens". Elle dénonce une "administration fracturée, sans cap".