Marseille: la métropole va lancer une étude sur la gratuité des transports en commun

Des bus, métros et tramway dans l'agglomération marseillaise? Si la métropole Aix-Marseille avait fermé la porte à cette possibilité après une première étude lancée il y a trois ans, elle pourrait bien revenir sur sa décision.
Lors du forum "Zéro Carbone" qui s'est tenu à Marseille ce lundi 11 décembre, la présidente de la métropole, Martine Vassal, a annoncé son intention de lancer une nouvelle étude à partir du début d'année prochaine, afin de se pencher sur la possibilité de rendre les transports en commun gratuits dans la métropole.
Les transports déjà gratuits localement
Au sein de la métropole, la gratuité des transports existe déjà localement: c'est notamment le cas dans le pays d'Aubagne, où les transports sont gratuits depuis 2009.
Il s'agirait désormais de l'étendre à toute la métropole, qui prendrait alors exemple sur sa voisine Montpellier, où les bus et tramways deviendront gratuits dès le 21 décembre prochain.
Dans d'autres agglomérations de France, certes plus petites que Marseille, la gratuité des transports est déjà mise en place. C'est notamment le cas à Dunkerque ou encore à Niort.
Une gratuité qui serait alors en adéquation avec les objectifs actuels de décarbonation. Au cours de l'été, la ville de Marseille avait déjà demandé à la métropole et au réseau de transport RTM de rendre les transports gratuits lors des pics de pollution.
Une mesure qui "permettrait de favoriser le report de l'automobile vers les transports en commun, et participerait grandement à diminuer la pollution de l'air", avait déclaré la ville.
Reste désormais à savoir si l'instauration de ce dispositif tout au long de l'année est faisable à l'échelle de la métropole.
Un coût entre 200 et 250 millions d'euros
Car rendre les transports en commun gratuits représente bien évidemment un coût important pour la métropole, qui détient la compétence en la matière. La gratuité des transports coûterait ainsi entre 200 et 250 millions d'euros.
Un investissement qui ne peut être réalisé qu'au moyen de deux financements possibles: une hausse des impôts, ou bien une augmentation des recettes. Martine Vassal a déjà fait savoir son refus catégorique d'augmenter les impôts.
Pour rendre les transports gratuits, il faudrait ainsi augmenter les recettes, qui se font déjà rares. L'une des pistes explorées serait alors d'augmenter le taux des versements mobilité des entreprises (de plus de 11 salariés) vers la métropole, comme vont le faire 22 autres communautés d'agglomérations au niveau national l'année prochaine.
La ville "plutôt favorable"
Si la ville de Marseille se dit de son côté "plutôt favorable" à l'instauration de la gratuité des transports, elle reste toutefois pour le moment vague sur le type de soutien qu'elle pourrait elle-même apporter à la métropole dans la réalisation de ce projet.
"On n’a pas de compétence particulière, après on peut aider sur certains aspects, les aspects sociaux", expliquait ce mercredi matin Joël Canicave, adjoint à la mairie de Marseille en charge des finances, invité sur le plateau de BFM Marseille Provence.
"On sera en appui de cette décision, si décision il y a. Appui financier, pourquoi pas, mais ce n’est pas forcément la vocation de la ville de financer des transports en commun. C’est plutôt un aspect d’appui logistique, sur tout un tas de dimensions du dossier", précise-t-il.
La ville souligne toutefois l'importance de prendre des mesures allant dans le sens de la décarbonation. "Je pense que la transition écologique nous impose de faire des choses différentes de ce qu'on faisait jusqu'à présent", poursuit Joël Canicave. "Plus on se déplacera en transports en commun dans les villes, et notamment à Marseille, mieux on se portera."