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Marseille: la cagnotte pour les policiers mis en examen pour violences en réunion récolte plus de 30.000 euros

Une cagnotte a été lancée sur GoFundMe après la mise en examen de quatre policiers marseillais.

Une cagnotte a été lancée sur GoFundMe après la mise en examen de quatre policiers marseillais. - Capture d'écran GoFundMe

Le syndicat Unité Police FO parle d'une initiative "banale", quand l'avocat de la victime dénonce un "comble".

Plus de 34.000 euros ce samedi midi. La cagnotte ouverte ce jeudi pour les quatre policiers marseillais soupçonnés d'avoir passé à tabac un jeune homme en marge des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel début juillet, affiche ce samedi plus de 34.000 euros à son compteur.

Un montant qui doit permettre de "soutenir la famille et subvenir au besoin financier" des quatre agents mis en examen pour violences en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique avec usage ou menace d'une arme ayant entraîné une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à huit jours, dont un a été placé en détention provisoire.

"Un trouble à l'ordre social"

L'avocat de la victime a dénoncé sur RMC "un comble". "L'ère des cagnottes, c'est un comble. Que les cagnottes soient constituées pour les victimes, je veux bien: c'est de la solidarité, c'est du soutien. Que les cagnottes soient constituées pour les coquins, j'avoue que ça interpelle", a commenté Jacques-Antoine Preziosi.

"Je me demande si ces gens sont conscients de l'effet délétère que leur comportement assure sur l'ordre social. Leur simple comportement est un trouble à l'ordre social", a-t-il ajouté.

"Chacun fait ce qu'il veut de son argent"

A l'inverse, le syndicat Unité Police FO défend une initiative "banale" et "légale". "Ils ont des crédits, des familles à nourrir, des enfants à élever, il n'y a rien d'exceptionnel, la cagnotte existe, elle est là pour les soutenir", a défendu Eddy Sid, délégué Unité Police FO Marseille au micro de BFM Marseille Provence, martelant que "chacun fait ce qu'il veut avec son argent".

Pour dénoncer l'incarcération de l'un de leurs collègues, des policiers marseillais ont aussi déposé des arrêts maladies. Eddy Sid évoque un "sentiment de présomption de culpabilité" chez les policiers qui estiment que "la présomption d'innocence" a été bafouée par la décision d'incarcération du policier.

Emilie Roussey