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Marseille: l'imam de la mosquée des Bleuets annonce se retirer pour "souffler et suivre des études sur la laïcité"

Smaïn Bendjilali a annoncé ce lundi 9 septembre lors d'une conférence de presse qu'il se retirait temporairement de sa fonction d'imam de la mosquée des Bleuets de Marseille

Smaïn Bendjilali a annoncé ce lundi 9 septembre lors d'une conférence de presse qu'il se retirait temporairement de sa fonction d'imam de la mosquée des Bleuets de Marseille - BFM Marseille Provence

L'imam de la mosquée des Bleuets de Marseille, Smaïn Bendjilali a annoncé ce lundi 9 septembre lors d'une conférence de presse qu'il se mettait temporairement en retrait de ses fonctions religieuses. Il sera jugé pour apologie du terrorisme le 3 octobre.

"Je traverse un drame familial (...), j'ai besoin de me recentrer sur moi-même, mon épouse et mes enfants. Donc j'ai décidé de me retirer temporairement", a déclaré ce lundi 9 septembre Smaïn Bendjilali, imam de la mosquée des Bleuets à Marseille.

Il a indiqué vouloir reprendre des études et passer un diplôme universitaire sur la laïcité. L'imam a ensuite dénoncé les accusations d'apologie du terrorisme visant le lieu de culte, sous le coup d'une procédure pour fermeture administrative. "Nous avons toujours combattu toute forme de terrorisme et n'avons jamais soutenu le moindre groupe qui se réclame de l'islam, on a été très clairs là-dessus, c'est l'un de nos combats communs".

Poursuivi pour apologie du terrorisme après des publications en lien avec la situation dans la bande de Gaza, il sera jugé le 3 octobre.

"Plus rien ne peut être reproché à la mosquée"

Une réunion avec l'imam, ses avocats et le président de la mosquée a eu lieu le lundi 2 septembre à la préfecture des Bouches-du-Rhône. À cette occasion, plusieurs propositions ont été formulées auprès du représentant de l'État pour éviter les sanctions: le retrait des publications visées par la préfecture, l'affiliation de la mosquée au CDCM (conseil départemental du culte musulman) et l'inscription de l'imam au diplôme universitaire Laïcité et valeurs de la République).

"Le 4 septembre, nous avons eu un courrier de la préfecture nous disant que ces mesures étaient insuffisantes et que seul le retrait de l'imam Ismaïl pourrait produire des effets suffisants", a indiqué l'un de ses avocats.

L'association a donc opté pour une solution transitoire. Pendant ces neuf prochains mois, Smaïn Bendjilali ne sera donc plus qu'un "simple fidèle". Les avocats estiment que le retrait temporaire ne devrait pas faire encore obstacle à la fermeture de la mosquée: "comment justifier une fermeture de mosquée pour un imam qui n'est plus là?"

Sa défense dénonce un acharnement

L'avocat de l'imam, Rafik Chekkat, a dénoncé "une justice express quand ça l'arrange", pointant la rapidité avec laquelle son client avait été convoqué.

"On a une dénonciation du préfet de police contre l'imam Ismaïl, pour des tweets et des retweets, qu'ils appellent apologie du terrorisme (...) On a des centaines de procédures qui sont lancées pour apologie du terrorisme contre les gens qui dénoncent les massacres qui ont lieu actuellement à Gaza pendant que ceux qui participent à ces massacres bénéficient d'une impunité totale".

Florent Bascoul