Marseille: l'imam de la mosquée des Bleuets bientôt jugé pour apologie du terrorisme

L'entrée de la mosquée des Bleuets et du bâtiment de l'institut Malik Ibn Anas à Marseille, le 20 août 2024 dans les Bouches-du-Rhône. - Christophe SIMON / AFP
L'imam de la mosquée des Bleuets, accusé de "légitimer la violence" et "la discrimination" par la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, a été placé en garde à vue ce mardi 3 septembre pour apologie du terrorisme, a appris l'AFP du procureur de la République confirmant une information de France Bleu Provence.
Il en est ressorti mardi soir avec une convocation devant le tribunal correctionnel, a détaillé le procureur Nicolas Bessone à l'AFP. L'imam de la mosquée des Bleuets à Marseille, menacée de fermeture administrative, sera jugé le 3 octobre pour "apologie du terrorisme" au sujet de publications en lien avec la situation dans la bande de Gaza
Menace de fermeture administrative depuis le 20 août
Cette convocation devant la justice a un lien plus ou moins direct avec la procédure initiée par le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Pierre-Édouard Colliex, dans la mesure où le parquet s'est saisi de ce dossier à la suite d'un signalement du préfet, dit "article 40", a expliqué le procureur.
Mon client a été convoqué lundi soir seulement pour cette garde à vue, ce sont des délais très courts, jamais vus. Pour moi le timing est éminemment politique. Et avec cette procédure judiciaire, le préfet de police essaie de solidifier son dossier en vue de la fermeture de la mosquée", a réagi Me Rafik Chekkat, avocat de l'imam, interrogé par l'AFP.
La mosquée est menacée de fermeture administrative depuis le 20 août dernier. Selon le préfet de police, l'imam, Smaïn Bendjilali, "y défend une vision fondamentaliste" tout en ayant des discours invitant à la "haine contre les femmes".
L'imam aurait également progressivement "politisé" son discours en luttant notamment contre "l'islamophobie d'État", a ajouté une source policière auprès de BFMTV. L'imam nie toute incitation à la violence ou apologie du terrorisme et dénonce des "intimidations".
Une rencontre avec le préfet de police
La défense de l'imam marseillais avait demandé un entretien avec le préfet de police afin d'entamer "un vrai débat" entre l'association gérant la mosquée et les pouvoirs publics.
Lundi, les avocats et responsables de la mosquée avaient justement rencontré des représentants de l'Etat. Accompagnés du président du Conseil départemental du culte musulman, ils ont proposé des "mesures correctives", avait indiqué lundi Me Rafik Chekkat, un des avocats.
Il s'agit notamment de retirer certaines publications en ligne, "non pas que nous les considérions illégales mais par mesure d'apaisement", avait-il précisé.
L'imam et son fils avaient déjà été placés en garde à vue les 27 et 28 août pour une autre affaire, après la défenestration du fils depuis un immeuble du 1er arrondissement de Marseille.