Mosquée des Bleuets menacée de fermeture à Marseille: la défense de l'imam veut rencontrer le préfet

L'entrée de la mosquée des Bleuets et du bâtiment de l'institut Malik Ibn Anas à Marseille, le 20 août 2024 dans les Bouches-du-Rhône. - Christophe SIMON / AFP
La défense de l'imam marseillais de la mosquée des Bleuets menacée de fermeture par le préfet de police en raison de "propos légitimant la violence", a demandé ce vendredi 23 août un entretien avec celui-ci.
"La mosquée des Bleuets n'est pas fermée",a souligné, lors d'une conférence de presse dans le lieu de culte, situé dans le 13e arrondissement, dans les quartiers nord de Marseille, l'un des avocats de l'imam Ismaïl (Smaïn Bendjilali) et de l'association gérant la mosquée, Me Sefen Guez Guez.
"La loi impose, lorsque le préfet souhaite fermer un lieu de culte, d'informer les responsables de l'association de cette éventualité et nous permet de répondre dans un délai fixé à 10 jours - jusqu'au 31 août - pour répondre aux accusations de la préfecture et solliciter directement un entretien auprès du préfet", a-t-il ajouté.
"Sachez que cette démarche sera entreprise par les responsables de l'association qui souhaitent qu'un vrai débat ait lieu entre eux et les pouvoirs publics", a-t-il dit devant des journalistes et une centaine de fidèles, restés après la prière.
"C'est l'islam qui est attaqué"
L'imam Ismaïl, qui est français et conteste les accusations portées contre lui, avait déjà de son côté indiqué à l'AFP qu'il comptait contester cette procédure devant la justice administrative.
"À travers nous, c'est l'islam qui est attaqué et notre liberté de culte", a-t-il déclaré ce vendredi.
Quelque 300 à 350 fidèles fréquentent cette mosquée le vendredi, selon les autorités, qui soulignent la forte présence de cet imam sur les réseaux sociaux.
Le religieux est accusé par les services du ministère de l'Intérieur de tenir "un discours incitant à la discrimination et à la haine contre les femmes, notamment par des prêches légitimant le viol conjugal ou la polygamie."
"On est sur un terrain politique qui vise à criminaliser toute parole contestataire (...) On demande que l'islam soit traité avec la même liberté, la même rigueur que les autres cultes", a de son côté indiqué Me Rafic Chekkat, également avocat de l'imam et de l'association gérant la mosquée. Il a estimé qu'une fermeture serait une "pénalité contre les membres de l'association, les fidèles et les habitants".