BFM Marseille
Marseille

Marseille: des militants LFI agressés dans le 16e arrondissement accusent des proches du PS

Des affiches électorales du candidat des Insoumis à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon, à Marseille le 31 mars 2022.

Des affiches électorales du candidat des Insoumis à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon, à Marseille le 31 mars 2022. - Nicolas TUCAT © 2019 AFP

Le député insoumis Sébastien Delogu a annoncé que des militants LFI avaient porté plainte après avoir été agressés alors qu'ils collaient des affiches dans les quartiers nord de Marseille. Il accuse des proches de personnalités socialistes locales, dont un adjoint au maire, d'être les auteurs de l'agression. Les membres du PS mentionnés affirment qu'ils n'ont aucun lien avec les faits reprochés.

Les oppositions politiques ont-elles tourné au pugilat? Deux jeunes militants de La France insoumise ont porté plainte après avoir été agressés physiquement samedi 18 janvier, alors qu'ils collaient des affiches dans le 16e arrondissement de Marseille, a annoncé ce dimanche sur le réseau X le député insoumis Sébastien Delogu. Il affirme que les agresseurs sont "des individus proches" de figures socialistes de la cité phocéenne.

Selon le député, ces personnalités du PS marseillais, présentes également sur les lieux, étaient Sébastien Jibrayel, adjoint socialiste au maire en charge des sports, de son père Henri Jibrayel, ancien député socialiste, et Lyece Choulak, conseiller métropolitain et élu socialiste du secteur.

Contacté par BFMTV.com, Sébastien Jibrayel nie toute implication dans de tels faits et affirme qu'il n'avait pas entendu parler d'un épisode de violence samedi avant le communiqué de Sébastien Delogu.

Des tensiosn mais pas de violences, selon Jibrayel

L'agression aurait eu lieu alors que les jeunes insoumis "étaient devant l'école Saint-Henri Raphël 2, autour de 14h30", Sébastien et Henri Jibrayel seraient "donneurs d'ordre selon les témoignages de militants", développe le député de la 7e circonscription des Bouches-du-Rhône.

Sur sa page Facebook, Sébastien Jibrayel évoquait dès samedi des tensions avec des militants, dénonçant le fait que ses derniers soient "venus arracher mes affiches contenant mes vœux pour la nouvelle année aux habitants du 15/16". Il a publié des photos d'affiches sur le sol et une vidéo floutée dans laquelle un jeune homme admet avoir été missionné par La France insoumise et Sébastien Delogu.

L'adjoint assure auprès de BFMTV.com n'avoir assisté à aucune forme de violence physique. Il explique avoir été contacté par des riverains qui lui ont dit que des personnes arrachaient ces affiches. Il s'est alors rendu sur place accompagné de son père et de Lyece Choulak.

En arrivant, il dit avoir constaté "une altercation qui avait déjà commencé" et ce "sur un ton assez haut", sans violence physique toutefois, entre un seul homme et un groupe de riverains sans lien avec la section socialiste locale. Cet homme "n'avait pas de matériel pour coller des affiches", affirme Sébastien Jibrayel. Les riverains lui auraient dit que l'autre personne avait pris la fuite à pieds à leur arrivée.

Face à ce petit groupe, "je dis 'on se calme' mais je dis aussi à l'arracheur que ce qu'il fait est honteux", relate l'adjoint, qui dit être resté "pas longtemps" sur place, environ cinq minutes, avant de repartir.

"Je n'ai pas vu de violences", affirme-t-il, en soulignant n'avoir pas non plus entendu parler d'actes de violences physiques par la suite.

10 jours d'ITT pour un militant LFI

Les deux victimes ont déposé plainte samedi pour violences aggravées au commissariat du 15e arrondissement et se sont vues délivrer des certificats médicaux indiquant que les violences subies "ont occasionné jusqu'à 10 jours d'ITT pour l'un des militants" tandis que "l'autre doit encore réaliser des examens médicaux complémentaires".

Si des violences ont été commises à l'encontre de ces personnes, elles n'ont pu l'être qu'après le départ des élus, à en croire Sébastien Jibrayel. "Est-ce que ces personnes ont dit la vérité à Sébastien Delogu? Je ne le pense pas", affirme l'adjoint.

La section des jeunes insoumis de Marseille a son côté dénoncé sur X des "méthodes crapuleuses et mafieuses".

La gauche marseillaise doit donner "une autre image"

Sébastien Delogu assure que l'agression a eu lieu sous une caméra de surveillance et somme l'adjoint à la mairie de Marseille en charge de la sécurité, Yannick Ohanessian, de "transmettre sans tarder ces vidéos à la justice".

"Ces violences sont intolérables, je les condamne avec la plus grande fermeté. Je tiens également à témoigner toute ma solidarité à ces jeunes militants, vraisemblablement victimes de pratiques déloyales et honteuses", écrit Sébastien Delogu.

Ces propos du député insoumis montrent qu'il "n'est bon qu'à attiser la violence et la haine, comme il le fait à l'Assemblée nationale", estime de son côté, Sébastien Jibrayel, qui l'appelle à "revenir à la raison et aux responsabilités".

Comme sur la scène politique nationale, les relations entre branches marseillaises de La France insoumise et du Parti socialiste se sont tendues tout au long de l'année dernière. Sébastien Delogu a écarté toute alliance avec la majorité municipale actuelle lors des élections de 2026 et a dit réfléchir à porter lui-même une candidature.

"Je n'ai pas de conflit avec LFI, mon seul combat c'est contre le RN", souligne toutefois Sébastien Jibrayel, qui estime qu'il faut que la gauche "donne une autre image" que celles des "arracheurs d'affiches" pour éviter que les citoyens ne se détournent davantage de la politique.

Glenn Gillet