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"Le feu était dans le jardin": une nuit d'angoisse pour les habitants menacés par l'incendie à Marseille

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Plusieurs centaines de personnes ont été évacuées entre les Pennes-Mirabeau et Marseille ce mardi 8 juillet en raison de la progression des incendies. Les habitants restent sans nouvelle de leurs logements.

Une nuit d'angoisse pour les Marseillais. Depuis les Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône), Corinne, une habitante sinistrée par l'incendie ayant atteint Marseille ce mardi 8 juillet, découvre sur son téléphone portable les images des incendies se rapprochant de sa maison envoyées par des voisins.

Depuis mardi après-midi, cette habitante n'a pas pu rentrer chez elle et ne peut qu'observer les flammes dans les jardins des habitations de son lotissement. "On sait qu'une maison ou deux au moins ont brûlé dans le lotissement. Je n'ai pas vu ma maison, on ne sait pas... le feu était dans le jardin au moment de l'évacuation", raconte l'habitante des Peines-Mirabeau.

"Depuis, on attend des nouvelles, voir ce qu'on va retrouver ou pas. Le plus dur à supporter, c'est ça", confie Corinne sur BFMTV.

Comme beaucoup, cette dernière a passé la nuit de mardi à mercredi dans l'un des centres d'accueil ouverts par la municipalité, une cellule de crise ayant été ouverte à la mi-journée.

"Je ne sais pas si je vais réussir à dormir"

De nombreux habitants ont tout fait, avec les moyens du bord, pour aider les pompiers en arrosant clôtures et jardins avant de devoir partir. Évacués, sans savoir si l'on retournera chez soit. "Toutes les clôtures, tous nos arbres ont pris feu. On a perdu deux voitures", confie un habitant.

Du côté de L'Estaque, Yanis un habitant du quartier, confie ce mercredi matin sur BFMTV sa désolation après la destruction de l'habitation de ses proches. "Ils n'ont pas pris d'affaire, ils ont tout perdu. La maison de mon frère est partie en fumée".

Mairie, Croix-Rouge et bénévoles ont rapidement mis en place de quoi venir en aide aux habitants sinistrés dès mardi soir. "On a 50 lits qui sont en place et 100 dehors prêts à être installés. Pour l'instant, on est à 50 repas et on prévoit plus ou moins selon l'avancée (de la situation, NDLR)", explique Émilie Guillot, agent territorial aux Pennes-Mirabeau.

"On est prêt pour accueillir plus de monde, mais c'est la grande inconnue", rajoute cette dernière sur notre antenne.

Beaucoup ont trouvé refuge dans la famille ou chez des amis alors que les 15.000 habitants du 16e arrondissement marseillais ont été appelés à se confiner. L'odeur de fumée a justement envahi l'appartement de Marise, qui a décidé dans la soirée de placer du linge mouillé sur le bas de sa porte "pour éviter que la fumée n'entre dans [son] appartement et être étouffée", raconte-t-elle.

"Surtout que j'ai mes deux petits-enfants avec moi. Il y a même de la cendre qui est entrée, je ne sais pas si je vais réussir à dormir", poursuivait l'habitante mardi soir.

La préfecture des Bouches-du-Rhône a levé ce mercredi matin le confinement des habitants du 16e arrondissement de Marseille. En revanche, les services de l'État estiment qu'il "est encore trop tôt pour que les personnes évacuées hier regagnent leur domicile".

Alixan Lavorel