"L'émotion est encore vive": deux ans après l'incendie de la Montagnette, la commune de Barbentane reste vigilante

Un sinistre qui marque encore les esprits. Deux ans après l'incendie du massif de la Montagnette, qui avait vu plus de 1.600 hectares de végétation partir en fumée, la commune de Barbentane (Bouches-du-Rhône) reste vigilante pour éviter un nouveau drame.
"On a été très marqué par ces cinq jours de feu sans discontinuer, et l’émotion est encore vive. Notre Montagnette, on veut la protéger et on la surveille comme le lait sur le feu", déclare Jean-Christophe Daudet, maire de la commune, au micro de BFMTV.
L'édile évoque un "traumatisme" vécu par les habitants, d'autant que le massif porte encore aujourd'hui les stigmates de l'incendie dévastateur, avec des arbres carbonisés. La partie du massif touchée par les flammes reste par ailleurs encore fermée au public.
"Il y a des personnes dans le village, ça fait deux ans qu'ils n'ont plus mis les pieds à la Montagnette", confirme Jean-Pierre Jacovetti, responsable de la réserve communale de la Sécurité civile.
Des mesures de prévention
Alors pour éviter un nouvel incendie d'une telle ampleur, la commune se montre prudente, en particulier lors des périodes de fortes chaleurs, comme c'est le cas ces derniers jours dans les Bouches-du-Rhône. Les massifs des collines de Gardanne, de Montaiguet, de Regagnas et de Sainte-Victoire sont par ailleurs fermés au public ce jeudi 8 août en raison du risque d'incendie.
À la Montagnette, les mesures préventives ont été prises, "en association avec les trois autres maires de la Montagnette et le préfet des Bouches-du-Rhône", explique le maire de Barbentane.
En plus de la fermeture de la partie brûlée du massif, la réserve communale de la sécurité civile est également à pied d'œuvre tout l'été pour faire de la prévention auprès du public, et peut être amenée à intervenir en cas de besoin.
"On est là pour surveiller la colline, d’éventuels départs de feu. S’il y a un petit départ de feu de trois fois rien, on intervient, et le binôme d’à côté prend la carte et identifie la position où se trouve l’incendie. Quand les pompiers arrivent, on fait un pas en arrière", explique Jean-Pierre Jacovetti.
D'autres mesures sont également appliquées pour éviter les départs de feu: "Les obligations légales de débroussaillement, les patrouilles du CCFF, les dispositifs du SDIS13, c’est très important", détaille Jean-Christophe Daudet.
Un besoin de "moyens aériens suffisants"
De son côté, le maire de Barbentane souligne aussi l'importance de disposer de "moyens aériens suffisants" pour lutter contre les incendies.
"S'il y a deux ans, on avait eu des Canadairs bombardiers, on ne serait pas arrivé à 1.650 hectares brûlés sur la Montagnette", déplore Jean-Christophe Daudet.
La lutte contre les incendies représente d'ailleurs un enjeu majeur pour tous les massifs forestiers de la région. Récemment, un nouveau pélicandrome a été inauguré à Hyères dans le Var, permettant de ravitailler quatre fois plus rapidement les avions bombardiers d'eau, soit de remplir deux avions en un peu plus de quatre minutes.
Cette structure ne doit pas uniquement bénéficier aux secours du Var mais aussi aux départements voisins des Alpes-Maritimes et des Bouches-du-Rhône.
De son côté, la commune de Barbentane se mobilise également pour redonner vie au massif de la Montagnette. Un projet de trois millions d'euros vise notamment à "amener de l'eau" sur le massif.
"L'idée, c’est d’amener de l’eau d’irrigation pour pouvoir faire de la reconquête agricole avec des oliviers, des amandiers, et autres. Et de manière aussi à ce que ça serve de coupe-feu, et au mois de novembre, à 200 mètres d’ici, on va planter à peu près 7.000 chênes -des feuillus, non pas des résineux", explique Jean-Christophe Daudet.
Le maire de Barbentane espère ainsi transformer "ce malheur en quelque chose de positif".