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"Jusqu'à 14 allers-retours quotidiens": la ligne TER Marseille-Nice lancée ce dimanche

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Les usagers de la "pire ligne TER de France" entre Nice et Marseille ont pu embarquer ce dimanche 29 juin à bord de nouvelles lignes de train, cette fois exploitées par Transdev. Exit la SNCF donc avec la promesse de la fin des retards.

Les usagers espèrent la fin du calvaire. Lancé à 5h57 ce dimanche 29 juin, le premier TER Marseille-Nice de la journée acte officiellement le passage de flambeau entre la SNCF et Transdev pour la gestion de la "pire ligne de France".

Il s'agit de la première fois qu'un train régional passe sous gestion privée, d'autant que la passation se fait avec beaucoup de promesses: la fin des retards, deux fois plus de trains sur la journée, un confort inédit, le tout dans des rames modernes. Pour les usagers, ces nouveaux trains n'ont plus qu'à faire leurs preuves.

100% de régularité visée

En gare de Marseille Saint-Charles ce dimanche matin, les premiers usagers découvrent ces nouvelles rames bleues floquées "Zou", bien différentes des trains Corail. Les banquettes un peu vieillottes ont laissé la place à des sièges neufs, cernés de prises électriques et d'un wifi gratuit pour le trajet.

"C'est important pour les jeunes et ceux qui travaillent", annonce Martine, une passagère de la ligne, au micro de BFM Marseille.

Quant à la promesse d'une régularité de presque 100%, contre un taux de ponctualité de 84,7%, le plus faible de tous les réseaux TER, les usagers entendent bien juger les faits. Concrètement, la situation actuelle du trafic représente 20% de retard et 12% d'annulations.

De son côté, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports attend avant de crier victoire. Selon eux, un point reste encore à régler: le cas des passagers en correspondance, pour qui "rien n'est résolu" si un trajet se fait avec un OuiGo et subit des retards.

"Qui le prendra en charge?", s'interroge François Delétraz, président de la Fédération.

Cette dernière lance un rendez-vous dans trois mois, pour dresser un premier bilan de cette ouverture à la concurrence.

Une révolution sur les rails

L'ouverture à la concurrence n'est pas nouvelle sur les rails français. Mais pour les trains régionaux, la région Paca innove avec la ligne Marseille-Nice. Côté finance, un milliard d'argent public sera versé sur dix ans à Transdev pour opérer sur les rails. Côté passagers, la gestion n'a pas d'importance, tant que prime la ponctualité.

"C'est toujours pareil [avec ces trains], du retard... Moi je suis pour la concurrence avec la SNCF", lâche une autre passagère.

L'opérateur Transdev, récemment passé sous pavillon allemand, promet donc une régularité exemplaire. Mais elle part déjà avec un caillou dans la chaussure. Les 16 rames commandées à Alstom n'ont pas entièrement été livrées, puisque seulement huit ont été délivrées. Un incident qui force Transdev à louer des rames au concurrent évincé, la SNCF.

Anna Jaujard et Delphine Schiltz avec Lilian Pouyaud