INFO BFM MARSEILLE PROVENCE. Le recours d'Albert Corrieri, victime du STO en Allemagne, rejeté par la justice

Le centenaire Albert Corrieri, envoyé en Allemagne à 20 ans dans le cadre du Service du travail obligatoire (STO), , avec son avocat Michel Pautot le 25 février 2025 à Marseille - Miguel MEDINA © 2019 AFP
Albert Corrieri ne sera pas indemnisé. Le Marseillais, âgé de 102 ans, poursuivait l'État pour travail forcé lors de la Seconde Guerre mondiale et demandait 43.200 euros de dédommagements. Le tribunal administratif a rejeté son recours, ce mardi 18 mars.
Victime du service du travail obligatoire (STO), il avait été envoyé en Allemagne à 20 ans. Il dénonce deux années de travail forcé et souhaitait ainsi faire reconnaître les droits des "victimes oubliées" du STO.
"La France a une dette"
Ce dernier considère que "la France a une dette" envers lui. "J'ai trop souffert pour laisser passer." Il souhaitait ainsi un "procès pour l'histoire et pour la mémoire".
Employé comme plombier dans un restaurant du Vieux-Port à Marseille, le jeune Albert Corrieri est emmené, le 13 mars 1943, dans le cadre du STO, institué par le gouvernement de Vichy pour répondre aux exigences allemandes de main-d'œuvre.
"J'ai pris le train, destination inconnue. Nous sommes partis dans la ville de Ludwigshafen", dans l'ouest de l'Allemagne, se souvient l'alerte centenaire, sa canne-siège à la main.
"Nous sommes des victimes oubliées"
Interné dans un camp, il charge des wagons de charbon pour soutenir l'effort de guerre allemand. Il sera blessé au bras lors des bombardements alliés. "J'ai subi plus d'une centaine de bombardements."
"J'ai pris une bombe à retardement qui m'a traversé le bras entièrement. Le gars à côté de moi a été tué net par un éclat reçu en plein cœur. J'ai vu son sang couler", a-t-il détaillé au micro de BFM Marseille Provence.
"Nous sommes des victimes oubliées", dit le vieil homme, qui réclamait 43.200 euros (soit 10 euros de l'heure) au titre de sa rémunération pour la période de travail forcé accomplie à Ludwigshafen du 13 mars 1943 au 15 avril 1945.